Près des 50 % des Français pensent qu’il y a trop d’immigrés sur le territoire de leur pays. C’est ce qui ressort d’un sondage publié récemment par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et dont le rapport a été remis au gouvernement.
Fondée en 1947, à l’initiative de René Cassin, Prix Nobel de la Paix, la CNCDH établi annuellement des rapports sur l’état des lieux concernant le racisme et la xénophobie et l’antisémitisme, ainsi que des moyens de prévention et de lutte mis en œuvre par les institutions de la République et la société civile. Celui de l’année 2021 a été publié lundi dernier. Il en ressort que le racisme est toujours de mise chez pas mal de français.
Ainsi, parmi les personnes interrogées dans le cadre de l’enquête, 38 % pensent que « l’Islam est une menace contre l’identité de la France » et 48,8 % estiment « qu’il y a trop d’immigrés aujourd’hui en France ». Toutefois, a relevé le même rapport, 81,5 % des personnes interrogées déclarent qu’une « lutte vigoureuse contre le racisme est nécessaire en France ».
Pour les spécialistes, si le racisme gagne du terrain en France c’est à cause du discours politiques prôné dans l’Hexagone depuis quelques années. Certains partis politiques, notamment ceux de l’extrême droite, qui font de l’émigration leur cheval de bataille, sont montrés du doigt comme étant les principaux protagonistes dans cette avancée. Certains médias ont également leur part de responsabilité dans cet état de fait, estime-t-on.
« On voit bien que la façon dont on relate les événements sous l’angle de la délinquance, sous l’angle identitaire, sous l’angle de violences policières ou de crainte de violences policières, est tout à fait importante pour pouvoir avoir un effet dans la société qui se diffuse. Les préjugés se diffusent », a expliqué en effet Magali Lafourcade, secrétaire générale de la CNCDH, sur France Info.
Celle-ci a affirmé que les Français sont pourtant « très ouverts et la tolérance est en nette progression depuis 2013, de manière très claire. Ce niveau de tolérance est totalement inédit et est à rebours de toutes les idées reçues ».
Même si la secrétaire générale de la CNCDH se réjouit du niveau global de tolérance, le rapport rappelle néanmoins que « certains groupes de la population demeurent rejetés, victimes de violences et de discriminations ». D’après la même source, « les préjugés à l’égard des musulmans restent élevés et les Roms font l’objet d’un racisme banalisé ».
« Faire reculer l’intolérance nécessite de mieux sensibiliser les Français » estime le rapporteur national indépendant, CNCDH.
Algérie Black Liste