Un attentat à la bombe a visé un convoi escorté par des forces de sécurité et de défense camerounaises dans la localité d’Ekona, région du Sud-Ouest anglophone, mardi 18 janvier, faisant au moins un mort et des blessés dans les rangs de l’armée, a rapporté à l’Agence Anadolu le préfet du département de Fako, Emmanuel Ledoux Engamba.
« Le convoi militaire escortait des boissons gazeuses d’une entreprise sur le tronçon routier Buea – Muyuka quand il a été attaqué avec de explosifs. Les séparatistes ont, plus tard, ouvert le feu sur les véhicules », a expliqué le préfet.
« Un militaire a été tué, plusieurs autres ont été blessés et deux camions dudit convoi ont été incendiés », a-t-il souligné.
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun sont le théâtre depuis plus de cinq ans d’un sanglant conflit séparatiste opposant des groupes armés anglophones à l’armée.
D’après des études de terrain et des recherches effectuées dans la documentation publiée en janvier 2022 par Human Rights Watch, « au moins 4 000 civils ont été tués aussi bien par les forces gouvernementales que par les combattants séparatistes armés depuis la fin 2016 » dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les séparatistes réclamant l’indépendance des régions anglophones minoritaires du pays.
Human Rights Watch et d’autres organisations ont exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à formellement inscrire à son ordre du jour la crise qui sévit dans les régions anglophones du Cameroun.
En novembre, le Parlement européen a adopté une résolution qui déplore les atteintes aux droits humains au Cameroun et appelle l’UE à redoubler d’efforts pour y répondre.
L’UE a à maintes reprises fait part de ses préoccupations au sujet du Cameroun auprès du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Source : AA