Soudak est située au fond de la baie du même nom, au bord de la mer Noire, sur le littoral sud-est de la péninsule de Crimée. Elle se trouve à 39 km à 52 km par la route, au sud-ouest de Feodossia et à 70 km à 102 km par la route, à l’est de Simferopol. À l’instar de Fréjus-St-Raphaël en France, Soudak forme une même agglomération avec la commune voisine de Datchné à l’Est.
Deux légendes circulent à propos de sa fondation : l’une l’attribue aux marchands et marins grecs venus de Byzance au vie siècle av. J.-C., l’autre à des marchands sogdiens au iiie siècle (les Sogdiens, de langue scythique, appartenant au groupe des langues est-iraniennes, ont joué dans l’Antiquité et au Moyen Âge un important rôle d’intermédiaires commerciaux en Asie centrale et notamment le long de la Route de la soie). Après avoir fait partie du royaume du Bosphore, de l’empire Pontique et de l’empire romain d’Orient, le site appartint aux Khazars entre l’an 707 et l’an 1016, lorsque les Byzantins en reprirent le contrôle.
La forteresse fut prise et pillée par les Coumans au xie siècle, puis par les Mongols en 1223 et 1239. Mais sa position à l’une des extrémités occidentales de la route de la soie rendit à chaque fois sa reconstruction rentable. Au xive siècle, Soudak devint un comptoir vénitien, puis Génois en 1365. Les Ottomans s’en emparèrent en 1475 dans la foulée de leur conquête de la principauté de Théodoros. Ils la cédèrent à leur allié le khanat de Crimée. Au xviiie siècle, la population était mi-pontique, mi-tatare, avec des minorités ouroumes, arméniennes tcherkessogaï et juives karaïm.
En 1783, Soudak passa avec toute la Crimée sous la souveraineté de l’Empire russe. En 1804, y fut ouverte la première école de viticulture de l’Empire. À l’issue de la Première Guerre mondiale, Soudak devint un enjeu de la guerre civile russe et connut des atrocités, puis la terreur rouge et des famines ; la ville se dépeupla en partie. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Soudak fut occupée par l’Allemagne nazie du 1er novembre 1941 au 13 avril 1944 et d’autres atrocités ciblèrent cette fois les partisans et les juifs. Staline fit déporter au Kazakhstan les Pontiques et les Tatars, remplacés par des colons russes et ukrainiens. Après sa mort, Soudak, désormais à majorité russe, devint une station balnéaire prisée et accéda au statut de ville en 1979.