Souvenir: Il y a 20 ans en Angola, la fin de Jonas Savimbi

Le 22 février 2002 fut un jour sombre pour le Dr Jonas Malheiro Savimbi, leader de l’Union pour l’indépendance totale de l’Angola. Comme à son habitude tôt le matin, il revêtit son uniforme vert, fit les toilettes et attendit peut-être l’évolution de la situation. Et comme le “Che Guevera” de Bolivie, le Dr Savimbi ne s’est même pas rendu compte que l’ennemi n’était qu’à quelques pas de lui.

Depuis l’aube, la 20ème Brigade de l’Armée Angolaise, conduite par le général Simão Carlitos Wala, traque trois colonnes de combattants de l’Union pour l’Indépendance Totale de l’Angola (UNITA), le mouvement rebelle de Jonas Savimbi.

L’opération, baptisée Kissonde, se déroule sur les rives du fleuve Luvuei, dans la province de Moxico, à l’est de l’Angola.
Savimbi eut la mauvaise idée d’utiliser son téléphone satellitaire. L’utilisation du téléphone satellitaire permet de cibler l’origine de l’appel. Procédé très apprécié des services secrets pour localiser des personnes dont on veut se débarrasser. Escobar ou même près de nous, certaines personnes peuvent en témoigner.

Ce fut un Très gros contrat qui a permis l’achat de cet appareillage coûteux (acheté à Paris) qui mit sur plusieurs avions en vol permet d’effectuer une triangulation. Savimbi écourte certes ses communications mais sa famille et ses nombreux enfants sont exilés et il veut leur parler de temps en temps.

Les forces gouvernementales réussirent à le localiser, grâce aux informations fournies par des experts en télécommunications américains et israéliens. Le Général Wala peut dès lors préparer une embuscade.
Les combats engagés à l’aube prennent de l’ampleur. Le leader de l’UNITA tente une manœuvre de diversion. Il ordonne à la première colonne de se diriger vers la confluence des fleuves Luvuei et Luoli. La deuxième, elle, gagne l’intérieur des terres. Vraisemblablement, Savimbi n’a plus qu’une option : prendre le chemin de la Zambie. La frontière est à une centaine de kilomètres. Mais l’armée gouvernementale ne cesse de progresser, imposant à l’ennemi un corps à corps insoutenable. Les cordons de sécurité disposés autour du quartier général du chef de l’UNITA ne résistent pas longtemps au feu nourri des forces loyales.

Savimbi n’a plus qu’une vingtaine de gardes du corps autour de lui. L’un après l’autre, ils sont abattus. Le piège se referme. Dans un dernier sursaut, le chef rebelle, armé d’un revolver, tire quelques coups de feu en direction des assaillants. Mais la réplique est terrible : quinze balles dans son corps ; une à la gorge, deux à la tête, les autres à la poitrine, aux jambes et aux bras ont finalement eu raison du chef de l’Union Nationale pour l’Indépendance Totale de l’Angola (UNITA), qui est mort à 67 ans. C’est la fin. Il est près de 15 heures.
Après avoir été exhibé samedi au public, la télévision nationale Angolaise a diffusé des images montrant le corps du chef rebelle, couché sur un brancard, criblé de balles à la poitrine et à la tête, vêtu de son habituel uniforme militaire vert olive, les jambes enveloppées dans le drapeau de l’UNITA. Le corps du chef rebelle angolais a été inhumé sous un arbre, à Lucusse (province de Moxico), près de l’endroit où il a été tué, selon la radio nationale.

Ce fut un farouche nationaliste, mais un nationalisme qui s’est dépravé dans l’argument de la force au mépris de la force d’un combat politique aux mains nues. On sait moins que c’était un bon gestionnaire. “Dans les vastes territoires sous contrôle de l’Unita, il y avait partout écoles et dispensaires.”
Celui qui devint pendant la guerre froide une pièce maîtresse dans le jeu des grandes puissances fut reçu, en 1986, avec tous les honneurs à la Maison Blanche par le président Ronald Reagan et plus tard par son successeur George H. Bush. Pendant toutes ces années, Savimbi n’a qu’une ambition : prendre le pouvoir à Luanda.

27 ans de guerre civile, 500 000 morts, 4 millions de déplacés
Jonas Malheiro Savimbi, mort à l’âge de 67 ans, a écrit, avec ses frères ennemis du pouvoir, l’une des pages les plus sanglantes de l’histoire angolaise du XXe siècle : vingt-sept ans de guerre civile, 500 000 morts, 4 millions de déplacés et 100 000 mutilés. Fils d’un chef de gare, il est parmi les rares Angolais à obtenir, dans les années 1950, une bourse lui permettant de suivre des études au Portugal. Il rêve de devenir médecin. Mais il n’ira pas jusqu’au bout.
Engagé dans la lutte pour l’indépendance de son pays, Savimbi rejoint dans un premier temps le Front national de libération de l’Angola (FNLA) de Holden Roberto, qu’il quittera en 1966 pour fonder l’Unita.

Après l’indépendance du pays, en 1975, et la défaite militaire du FNLA face au Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), soutenu par l’intervention de l’armée cubaine, l’Unita s’impose comme la seule opposition armée. Et devient pendant la guerre froide une pièce maîtresse dans le jeu des grandes puissances. L’ancien maoïste, qui entend contrer l’avancée communiste symbolisée par la présence de troupes cubaines en Angola, est reçu, en 1986, avec tous les honneurs à la Maison Blanche par le président Ronald Reagan et plus tard par son successeur George H. Bush.

Source: Echo Web Afrique

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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