En 1877, un géographe allemand, le baron von Richthofen, forge la notion de « route de la soie » pour identifier un couloir d’échange reliant les deux versants du continent eurasiatique.
Un parcours historique, ponctué de cités fabuleuses Xian, Dun Huang, Turfan, Kashgar, Samarcande, Boukhara, Merv… et sur lequel des siècles durant la soie fut échangée, mais encore l’or, les esclaves, les onguents et tant d’autres biens.
Une voie mercantile ? Assurément !
Mais également une voie « spirituelle » par laquelle transitèrent les religions, un axe majeur d’échange des savoirs et des arts entre Orient et Occident.
Pourtant, il est difficile de donner une date de naissance précise à cette « route de la soie », bien que l’impulsion fut donnée par la Chine dès le Ier millénaire avant notre ère. A ce titre, on se souviendra que l’Empire du milieu garda jalousement le secret de la fabrication de la soie durant plus de deux millénaires, une soie qu’il échangea bientôt sur ses frontières et dont la valeur fut diplomatique avant d’être économique.
Ainsi, la route fut-elle ouverte ! Au début du XXème siècle, d’importantes découvertes lors de fouilles archéologiques dans les villes-oasis de l’Asie centrale réenchantèrent la route de la soie en lui redonnant une part de sa complexité et en ranimant son incroyable pouvoir de fascination.
Aujourd’hui, certains s’interrogent sur l’expression « route(s) de la soie » qui ne donnerait satisfaction qu’à nos rêveries mais ne rendrait que partiellement compte du dynamisme d’un espace géographique central caractérisé dans le passé par un fructueux dialogue interculturel.