Les efforts consentis actuellement par les autorités du pays pour la stabilité politique visent à donner un élan aux efforts renouvelés par le président Touadéra qui est toujours en quête de la paix et d’une plus grande prospérité de la RCA. Il propose des solutions réalistes et réalisables qui, à long terme, pourront réduire les crises dans le pays, sinon y mettre définitivement fin.
D’après nos analyses, la stabilité du pays dépend de trois facteurs essentiels: une compréhension claire du défi, la volonté politique d’y répondre et les ressources nécessaires à une réponse appropriée. La renonciation à la violence comme moyen de s’emparer du pouvoir est une première étape qui doit être suivie d’un engagement en faveur du développement national fondé sur des politiques économiques saines et exemptes de corruption.
La RCA doit manifester la volonté politique de recourir aux solutions politiques et militaires, de prendre au sérieux les principes de la bonne gouvernance et d’adhérer aux réformes nécessaires à la promotion de la croissance économique.
Tout le monde sait que les conséquences des crises dans ce pays, ont gravement compromis les efforts pour assurer la prospérité, la paix et la stabilité à long terme. Personne, ni le pouvoir en place, ni l’opposition, ni la société civile, ni les Nations Unies, ni la communauté internationale, – ne peut échapper à sa responsabilité face à la persistance des problèmes du pays actuellement. Ce qui dit chacun a un rôle à jouer pour réparer ces erreurs qui font obstacle au développement du pays.
Aujourd’hui dans de nombreuses zones du pays, les efforts visant à briser ces crises militaro-politiques commencent à porter leurs fruits à la grande satisfaction de la population.
La bonne gouvernance est plus que jamais la condition préalable au succès de la paix comme du développement. Ce n’est pas un hasard si la renaissance en Centrafrique est venue progressivement à un moment où de nouvelles formes de gouvernance plus démocratiques ont commencé à apparaître. Les autorités du pays doivent ensuite faire naître la volonté politique de prendre au sérieux les principes de la bonne gouvernance. Elle doit adhérer aux réformes nécessaires à la promotion de la croissance économique.
La volonté politique doit également être exigée de la communauté internationale qui doit montrer sa capacité d’intervenir où ses actions ont un impact et investir là où les ressources s’avèrent nécessaires. Si de nouvelles ressources demeurent nécessaires, il faut également encourager une meilleure utilisation des ressources existantes et la mise en place de mesures de commerce et d’allégement de la dette pour permettre à la RCA de générer et de réinvestir ses propres ressources.
Des constats mentionnent que les sources de conflits en Centrafrique sont autant d’ordre interne qu’externe. On peut citer, au nombre des raisons internes de crises en RCA, la nature du pouvoir politique, de même que ses conséquences, réelles ou perçues comme telles, ainsi que la prise du pouvoir et du maintien de celui-ci. Lorsque les dirigeants ne sont pas tenus de rendre des comptes, que les régimes ne sont pas transparents, qu’il n’existe pas de système adéquat de contrôle du pouvoir, que la légalité n’est pas respectée, qu’il n’y a pas de moyens et de mécanismes pacifiques de remplacement et d’alternance, et que les droits de l’homme ne sont pas respectés, le contrôle politique prend une importance excessive et les enjeux deviennent dangereusement élevés.
En ce qui concerne le maintien de la paix, il importe tout autant d’essayer de prévenir les conflits que d’y porter un remède. En établissant une présence rassurante et un minimum de transparence, un déploiement de forces préventives permet d’éviter les erreurs d’appréciation susceptibles de déboucher sur un conflit, et donner le temps nécessaire au règlement des différends par des moyens politiques ce permettra le développement d’institutions pour la consolidation de la paix, tout en constituant une mesure de confiance capitale pour l’instauration de celle-ci.
Une société qui sort d’un conflit a des besoins particuliers, et pour éviter que les hostilités n’éclatent à nouveau, tout en posant les bases d’un développement robuste, elle devra s’attaquer en priorité aux impératifs que sont la réconciliation nationale, le respect des droits de l’homme, la représentativité du régime politique, la réinsertion des ex-combattants, notamment dans une société productive, et la mobilisation de ressources intérieures et internationales pour la reconstruction et la reprise économique du pays.
Quand un pays n’est plus en mesure d’élaborer lui-même et d’appliquer une politique économique complète, en raison même du conflit dont il a été affecté, il faut envisager de rendre moins rigoureuses les conditions financières normalement imposées par les institutions financières internationales. Il faut éviter les situations où seraient imposées des conditions financières contraires au processus de paix, et où les institutions internationales et la communauté des donateurs seraient amenées à couper les fonds à un gouvernement fragile qui, soutenu par la population, fait pourtant des efforts de bonne foi pour assurer la réconciliation nationale et l’application d’accords de paix.
Pour assurer les conditions d’un développement durable, les autorités centrafricaines doivent créer un environnement propice aux investissements, source d’une croissance soutenue. Il est essentiel pour les autorités du pays de faire comprendre à leurs opinions publiques l’importance des réformes à accomplir en vue de pouvoir mobiliser un large appui politique.