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Le mercredi 2 décembre 2020, dans la foulée d’un message de condoléances du chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général Saïd Chengriha, adressé à la famille d’un soldat tué lors d’une opération antiterroriste qui avait eu lieu le même jour, un communiqué du Ministère Algérien de la Défense (MDN) a également annoncé la mort de trois terroristes.
Repris par l’agence de presse officielle, l’APS, ce communiqué, mentionne dûment qu’«après l’exploitation de renseignements, l’opération d’identification a permis de déterminer l’identité de deux des trois terroristes abattus.
Il s’agit en l’occurrence de Leslous Madani dit Cheikh Assem Abou Hayane, qui avait rallié les groupes terroristes en 1994 et qui était en charge de la région Est et responsable du Conseil de la Charia d’une organisation terroriste ainsi que de Herida Abdelmadjid dit Abou Moussa El-Hassan, qui avait rallié les groupes terroristes en 1995 et qui était chargé de la propagande et de l’information de la même organisation terroriste».
Notons que le MDN a repris par cette dépêche de l’agence officielle algérienne, Leslous Madani, dit Assem Abou Hayane, a donc été tué par l’armée algérienne à Jijel, le 2 décembre 2020. Pourtant, c’est ce même Leslous Madani qui vient de vivre une miraculeuse résurrection, et s’est adressé face caméra, à la télévision publique algérienne (ENTV) pour y faire des aveux, le mercredi 6 avril 2022, soit, jour pour jour, 16 mois et 4 jours après l’annonce officielle par l’armée algérienne de sa liquidation.
Seraient-ce là des aveux post mortem? Que nenni. Car ce même Leslous Madani est apparu, en chair et en os, parmi les membres d’un groupe de 7 prétendus terroristes, capturés le 16 mars dernier dans une forêt de la wilaya de Skikda. Ainsi, selon les dires de l’APS, «dans des aveux diffusés mercredi à la télévision publique, Leslous Madani, dit Cheikh Assem Abou Hayane, capturé lors d’un ratissage, le 16 mars 2022 dans la forêt d’Oued Edouar (Skikda), a appelé les résidus du terrorisme à renoncer définitivement à l’action armée et ne plus suivre les ordres du chef terroriste Youssef El-Annabi (chef d’AQMI, Ndlr)».
On pourrait penser qu’il s’agit là d’un homonyme, quand bien même l’homonymie ne saurait englober à la fois le prénom, le patronyme et le nom d’emprunt pour un djihad. De plus, les éléments fournis par le ministère algérien de la Défense ne laissent aucun doute sur le fait que ce même Leslous Madani, tué en 2020, est bel et bien le même homme, soit celui qui s’est exprimé, repentant, sur les écrans de la télévision algérienne le 6 avril 2022.
Source: Algérie Black Liste