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Fin du suspense. Trois semaines après sa réélection, Emmanuel Macron a choisi sa Première ministre : il s’agit d’Élisabeth Borne. À 61 ans, elle succède à Jean Castex. « C’est une nouvelle ère qui s’ouvre », avait commenté dimanche auprès du journal Le Parisien Jean Castex. Celui qui s’est autoproclamé « Premier ministre de l’intendance » a affirmé partir « sans remords ni regret », après près de deux ans à Matignon. Dès la fin de la campagne de second tour, Emmanuel Macron avait annoncé sa volonté de nommer une femme Première ministre avec point d’ancrage : la planification écologique, la justice sociale et l’égalité des chances.
Élisabeth Borne, technicienne tenace, jugée loyale, est perçue par la macronie comme ayant fait ses preuves au gouvernement pendant tout le dernier quinquennat, des Transports au Travail en passant par l’Écologie. Outre l’avantage d’être une femme, cette ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal a également le mérite d’appartenir à l’aile gauche de la macronie, un atout à l’heure où s’annoncent de nouvelles réformes sociales, à commencer par « la mère des batailles » sur les retraites.
Polytechnicienne, ancienne préfète de la région Poitou-Charentes, ex-dirigeante de la RATP, la sexagénaire qui revendique une fibre sociale est réputée pour son autorité et son sérieux en macronie. Elle n’a jamais été élue, mais se présente aux législatives dans le Calvados, Élisabeth Borne a les faveurs d’Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée. « Une techno, un profil académique, la continuité », résumait-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron. Comme nous le révélions dimanche, Emmanuel Macron aurait à cœur de « poursuivre le dépassement politique » en nommant une personnalité qui ne serait pas directement issue de sa majorité. Et ces derniers temps, observe un stratège du pouvoir, « Élisabeth Borne n’a été associée à rien politiquement ».