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En nous permettant de retrouver rapidement un souvenir ou une expérience passée, la mémoire est la clé de l’efficacité dans notre vie quotidienne. Nul besoin d’envisager des électrodes implantées dans le crâne pour améliorer nos facultés : des astuces simples ont scientifiquement montré leur validité.
La mémoire porte plusieurs dimensions : mémoire de travail (court terme), mémoire sémantique ou épisodique, mémoire procédurale ou encore mémoire perceptive (liée aux sens). Toutes ces mémoires sont reliées entre elles par des interactions neuronales complexes. Des études scientifiques ont montré que plusieurs facteurs influent sur nos capacités de mémorisation ou de restitution des souvenirs.
Réviser intelligemment
Ce n’est pas en lisant un texte une seule fois, même attentivement, que l’on retiendra le mieux son contenu. Le meilleur moyen de retenir quelque chose est de le mémoriser plusieurs fois sous des formes différentes (par exemple en réalisant un « miniquiz » sur un devoir, en réalisant des fiches de synthèse ou des schémas…). Ces « allers-retours » entre mémoire de court et de long terme vont permettre au cerveau d’encoder plus efficacement l’information.
Booster sa mémoire en faisant de l’exercice
Plusieurs études épidémiologiques ont montré une corrélation nette entre activité physique et mémorisation. On pense généralement que les hormones produites lors du sport, comme la noradrénaline, joue un rôle dans le processus d’attention. Pour plus d’efficacité, il faut toutefois attendre quelques heures après l’apprentissage pour chausser ses baskets.
Espacer ses séquences de révision
Mieux vaut étaler ses séquences d’apprentissage dans le temps plutôt que de les accumuler au dernier moment. Émilie Gerbier, maître de conférence à l’université Sophia-Antipolis et spécialiste des apprentissages, conseille ainsi d’espacer progressivement ses sessions de révision pour booster la mémoire selon le schéma suivant : le soir même, le lendemain, quatre jours plus tard puis sept jours plus tard.
Apprendre ses leçons le soir
Le sommeil permet de consolider la mémoire : durant le sommeil, les neurones établissent de nouvelles connections entre eux et fixent les souvenirs. Une étude du laboratoire d’Étude des mécanismes cognitifs (EMC) de Lyon a ainsi montré que des étudiants qui révisent leurs cours le soir retiennent en moyenne 40 % d’informations en plus que les autres. Ce mécanisme est toutefois plus efficace chez les jeunes que chez les personnes âgées.
Mâcher du chewing-gum
D’après une étude parue en 2011, mâcher du chewing-gum durant le processus d’apprentissage permettrait d’obtenir ensuite de meilleurs scores à un test. Mais une autre étude de l’université de Cardiff est venue contredire cette affirmation, expliquant que la distraction du processus musculaire a un effet négatif sur la mémorisation. En réalité, les deux ne sont pas complètement opposées : le chewing-gum perturberait la mémoire à court terme mais permettrait de se concentrer sur des tâches complexes et de lutter contre le stress.
Créer des parcours et des histoires
Technique favorite des stars des champions de la mémoire, comme Sébastien Martinez, le champion de France 2015, la technique du « palais de mémoire », où l’on attribue à chaque information un lieu de stockage connu (par exemple, l’armoire de sa chambre), permet de retrouver les souvenirs en retraçant un parcours dans la maison. On peut aussi lier les informations à retenir à des concepts amusants ou des personnages connus puis créer une histoire avec.
Fuir la routine
Passer ses journées à remplir des grilles de sudoku fera peut-être de vous un champion du monde du sudoku mais n’améliorera pas vos capacités cognitives. Le cerveau se nourrit en effet des nouvelles expériences pour produire des connexions entre les neurones. Vous pouvez par exemple emprunter un chemin différent pour vous rendre au travail ou varier la préparation de vos petits-déjeuners.
Dessiner
Selon une étude canadienne parue en 2018, les individus ont plus de facilité à retenir des mots qui ont été dessinés plutôt qu’écrits. Les chercheurs expliquent que le dessin implique de multiples formes de mémoire (spatiale, visuelle, verbale, motrice…) et permet ainsi d’activer plus de zones du cerveau dans le stockage. Cela serait encore plus valable pour les personnes âgées que pour les plus jeunes.
Boire du café
D’après une étude de 2014 de l’université Johns-Hopkins à Baltimore, la caféine améliore la mémoire sur une durée d’au moins 24 heures, notamment pour retenir et distinguer des détails sur des images. Elle aurait également un effet protecteur contre le déclin cognitif et notamment la maladie d’Alzheimer. Une autre étude de 2016 est venue confirmer ces résultats en expliquant que la caféine bloque les hormones du stress responsables du déclin cognitif.
Retracer sa journée
Entraînez-vous chaque soir à reconstituer le fil de notre journée : ce que vous avez fait, qui vous avez rencontré, ce que vous avez dit, etc. Cet exercice simple fixe l’information et permet de construire des chemins de récupération qui pourront ensuite être utilisés pour restituer une autre notion que l’on a acquise. D’où l’importance d’être attentif aux détails dans votre vie de tous les jours.
Source: Futura-Sciences