Canonisation du père Charles de Foucauld, le vivre ensemble, la nationalité… entretien avec père José

Dans cet entretien accordé à Radio M, le père José, recteur de la basilique de Notre Dame d’Afrique d’Alger, revient sur les événements

Dans cet entretien accordé à Radio M, le père José, recteur de la basilique de Notre Dame d’Afrique d’Alger, revient sur les événements récents de la communauté chrétienne en Algérie, notamment la canonisation du père Charles de Foucauld, la rencontre du vivre ensemble tenu il y a une semaine à Alger et bien d’autres sujets d’actualités.

Radio M : Un mot sur la canonisation du père Charles de Foucauld ?

Père José Maria Cantal Rivas : D’abord c’est une grâce pour toute l’église universelle d’avoir un homme qui a vécu en Algérie et qui est présenté à tous les chrétiens du monde comme un modèle à suivre, particulièrement dans sa relation amicale avec tout le monde. Il voulait être frère universel de tous.

Charles de Foucauld est présenté lors de cet évènement comme un français par les médias du monde entier. Son Algérienité n’a pas été citée. Est-ce une frustration pour les chrétiens d’Algérie ?

Il faut dire que Techniquement dans l’église catholique, il est prêtre d’un des diocèses de France. Il a vécu en Algérie, mais il était rattaché a un évêché en France.

Charles de Foucauld était né à Strasbourg dans la région de l’Alsace, qui était devenue française. Mais comme vous le savez l’Alsace appartenait à l’Allemagne, donc si Charles de Foucauld né quelques années avant, il serait considéré allemand. C’est l’une des raisons qui fait que le Vaticane évite tout ce qui pourrait être ambigu.

Ce n’est nullement un désaveu, mais le fait de ne pas citer l’Algérie est dû au fait que l’église se concentre sur l’aspect spirituelle de la personne.

Que peut apporter cet évènement important dans la foi chrétienne pour l’Algérie ?

C’est d’abord la découverte de ce personnage qu’on voyait comme un explorateur ou carrément un espion à la solde de la France. Les plus érudits connaissent son aspect d’anthropologue et linguiste.

Maintenant, on va découvrir un personnage chrétien attaché à l’Algérie. Un personnage qui a un grand impact dans le 20e siècle, au point où il y a eu plus d’une dizaine de congrégations catholiques, de prêtres et de religieux, qui se sont inspirés de Charles de Foucauld.

Nous connaissons saint Augustin. Maintenant nous avons saint Charles de Foucauld si on peut l’appeler ainsi…

Ah oui, maintenant on peut l’appeler saint Charles de Foucauld.

Combien d’autres saints l’Algérie a-t-elle donné à l’église ?

Il y a plus d’une douzaine de saints qui sont nés dans l’actuelle Algérie, même si la plus part d’entre eux ont vécu dans la période romaine.

En plus de cette douzaine de saints nous avons les fameux 19 religieux assassinés durant la décennie noire. On les appelle les bienheureux, c’est l’étape qui vient juste avant la canonisation. Donc on peut dire que l’Algérie a offert au monde entier dans le volet chrétien de plus d’une vingtaine d’exemples à imiter.

La basilique de Notre Dame d’Afrique vient d’abriter une rencontre peu ordinaire, entre chrétiens et musulmans. Vous-même, avez animé une émission télévisée avec une personnalité de la foi musulmane. peut-on dire, dore est déjà que les lignes ont bougé sur ce plan ?

Oui, déjà cette journée internationale du vivre ensemble en paix est un grand pas en avant. C’est une journée proposée par l’Algérie au sein des nations unies qui a été adoptée a l’unanimité il y a 5 ans.

Officiellement donc, on veut promouvoir cela. Maintenant je pense qu’il n y a plus de tabous quant à l’existence d’une petite communauté chrétienne en Algérie qu’elle soit de nationalité Algérienne ou étrangère.

Ensuite Je pense que c’est positif le fait les gens voient notre présence et que nous ne sommes pas nocifs pour le pays. Je pense aussi que ce genre d’évènement permettent à chaque foi de découvrir qu’il y a possibilité de vivre ensemble et d’être très heureux.

A chaque évènement de ce genre, il y a au moins une ou deux personne qui font bouger les lignes même s’ils existent toujours des mécontents ou des gens qui ne sont pas d’accord. Cela fait partie de la liberté d’opinion.

Mais la communauté chrétienne continue de rencontrer des difficultés pour accéder à la nationalité Algérienne. N’est-ce pas ?

Des difficultés je ne saurais pas le dire. Car les chrétiens ne veulent pas tous accéder à la nationalité algérienne. Ce que je constate par contre, c’est que ceux qui l’ont demandé attendent la réponse depuis très longtemps. Est-ce un refus ou c’est tout simplement la procédure qui est lente ?

L’Algérie est exigeante au moment de donner ce merveilleux cadeau qui est la nationalité algérienne à des personnes qui ne sont pas nés de parents Algériens.

En moyenne ça dure combien de temps pour obtenir la nationalité algérienne ?

Si j’ai bien compris la procédure du ministère de la justice, il n y a pas de délai établi. C’est laissé aux autorités d’étudier les dossiers des demandeurs de la nationalité. Au moment opportun le ministre de la justice soumet au conseil des ministres une listes de personne à naturaliser.

Je vous donne un cas concret, j’ai demandé la nationalité algérienne en 2012. mon dossier est complet, j’attend toujours la réponse.

Source RADIO M – Entretien réalisé par M. Iouanoughene

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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