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Cinq cadres de l’opposition tchadienne ont été incarcérés le 16 mai pour trouble à l’ordre public. Organisateurs d’une manifestation à N’Djamena contre la présence française au Tchad, ils sont tenus responsables des actes de vandalisme ayant eu lieu. Cinq cadres de l’opposition ont été inculpés et incarcérés le 16 mai au Tchad, entre autres pour trouble à l’ordre public, après une manifestation N’Djamena le 14 mai contre la présence dans le pays de l’armée française, accusée de soutenir le gouvernement militaire, a annoncé le parquet de N’Djamena à l’AFP.
Sept stations d’essence du groupe pétrolier français Total auraient été vandalisées et 12 policiers blessés lors du rassemblement en question, selon un responsable de la police qui a requis l’anonymat. Cinq responsables de la principale coalition de l’opposition Wakit Tamma, qui avait organisé la marche, ont été arrêtés dans la foulée.
L’opposition dénonce un prétexte fallacieux pour justifier une arrestation arbitraire Gounoung Vaima Gan-Fare, secrétaire général de l’Union des Syndicats du Tchad, Youssouf Korom Ahmat, secrétaire général du Syndicat des commerçants fournisseurs tchadiens, Massar Hissene Massar, président du Rassemblement des Cadres de la société civile, Koudé Mbainassem, président de l’Association pour la Liberté d’expression et Allamine Adoudou Khatir, ancien ambassadeur, «ont été inculpés d’attroupement ayant causé des troubles à l’ordre public, atteinte à l’intégrité corporelle de personnes, incendie et destruction de biens, mis sous mandat de dépôt et incarcérés à la maison d’arrêt de Klessoum» dans la capitale, a déclaré le 16 au soir à l’AFP Moussa Wade Djibrine, procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djamena.
Wakit Tamma considère qu’ils ont été arrêtés à tort pour des «actes de vandalisme» commis par d’autres en marge ou après sa manifestation et exige leur libération immédiate. Plusieurs partis d’opposition et des mouvements rebelles exigent aussi leur élargissement. «Ce qui s’est passé hier est extrêmement grave […], les gens vont répondre de leurs actes», avait averti le 15 mai soir le ministre de la Communication Abderamane Koulamallah.
«Il est temps que cela cesse. Il est temps que cessent également les allégations mensongères et sans aucun fondement qui circulent sur le redéploiement des forces françaises à l’intérieur du pays», a déclaré le 16 mai dans une réunion sur la sécurité le général Mahamat Idriss Déby Itno, autoproclamé président de transition.
Pour rappel, lorsque le président Idriss Déby Itno fut tué il y a plus d’un an au front contre des rebelles, son fils le général Mahamat Idriss Déby Itno avait repris les rênes du pays à la tête d’un groupe de 15 généraux, aussitôt adoubé par la communauté internationale, Paris en tête, quand d’autres officiers putschistes subissaient ses foudres et ses sanctions ailleurs en Afrique. Le gouvernement militaire avait dissous le Parlement, limogé le gouvernement et abrogé la Constitution.
Alors qu’étaient prévues des «élections libres et démocratiques» dans les 18 mois, au terme d’un «Dialogue de réconciliation nationale», ce forum qui doit réunir toutes les oppositions politiques et armées selon le chef de l’Etat, n’a jamais pu démarrer, les groupes armés ne parvenant pas à s’entendre avec le gouvernement transitoire dans un «pré-dialogue» à Doha et l’opposition politique s’étant retirée de son organisation.
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