Equateur : alors que le président déclare l’état d’urgence, les protestations se poursuivent

Malgré l'état d'urgence décrété par le président de l'Equateur à la suite de manifestations émaillées de violence, la communauté indigène

Malgré l’état d’urgence décrété par le président de l’Equateur à la suite de manifestations émaillées de violence, la communauté indigène a promis de poursuivre la protestation contre la hausse des prix, notamment du carburant. Alors que le chef de l’Etat équatorien, Guillermo Lasso, a déclaré l’état d’urgence dans trois provinces, les protestations se poursuivront ont annoncé les représentants de la communauté indigène le 18 juin. Depuis le début du mouvement, le 13 juin, qui entraîne un blocage des routes dans plus de la moitié du pays, les affrontements avec les forces de sécurité ont fait au moins 43 blessés, tandis que 37 personnes ont été arrêtées.

«Je m’engage à défendre notre capitale et à défendre le pays. Cela m’oblige à déclarer l’état d’urgence à Pichincha [où se trouve la capitale Quito], Imbabura et Cotopaxi à partir de minuit ce soir [18 juin]» a déclaré le président conservateur dans une allocution télévisée le 17 juin au soir.

«J’ai appelé au dialogue et la réponse a été davantage de violence. Il n’y a aucune intention de chercher des solutions», a-t-il déploré. L’état d’urgence permet de mobiliser les forces armées pour maintenir l’ordre, suspendre les droit des citoyens et instaurer des couvre-feux. En réaction, la puissante Confédération des nationalités indigènes de l’Equateur (Conaie), plus grande organisation de peuples indigènes du pays, a affirmé que le mouvement se poursuivrait tant que ses revendications n’auront pas été entendues.

«Nous ratifions la lutte au niveau national, indéfiniment», a lancé Leonidas Iza, le chef de cette organisation qui a contribué au renversement de trois présidents équatoriens entre 1997 et 2005 et avait déjà mené les manifestations de 2019. «Dès maintenant, nous préparons la mobilisation» des indigènes à Quito pour maintenir les protestations, a-t-il ajouté tout en appelant à la fin de la violence et du vandalisme.

La communauté indigène du pays représente plus d’un million des 17,7 millions d’habitants de l’Equateur. Le pays producteur de pétrole est frappé par l’inflation, le chômage et la pauvreté, des maux exacerbés par la pandémie de coronavirus. Les prix du carburant y ont fortement augmenté depuis 2020, passant de 1 à 1,90 dollar par gallon (soit environ 1,81 euro les 3,8 litres) pour le diesel et de 1,75 à 2,55 dollars pour l’essence (soit environ 2,43 euros). La Conaie exige que le gouvernement réponde à une liste de dix demandes. Elle réclame que les prix soient ramenés à 1,50 dollar (environ 1,43 euro) pour le diesel et à 2,10 dollars (environ 2 euros) pour l’essence, une demande rejetée par Quito. Parmi ses autres revendications figurent le contrôle des prix des denrées alimentaires et la renégociation des prêts bancaires personnels de quelque quatre millions de familles. Une contestation nationale Initié le 13 juin, le mouvement de protestation, auquel se sont joints depuis des étudiants et des , a entraîné le blocage de l’accès à deux principaux marchés d’approvisionnement de Quito, et celui de nombreuses routes dans 15 des 24 provinces du pays.

Avec des lances à la main, des indigènes amazoniens ont aussi occupé temporairement les sièges des gouvernements locaux dans les provinces de Pastaza et Morona Santiago (sud-est), proches du Pérou. A Quito, près de 1 000 manifestants ont tenté d’arracher les clôtures métalliques entourant le siège présidentiel. Pour tenter de désamorcer la crise, Guillermo Lasso, au pouvoir depuis un an, a reçu le 17 juin une petite délégation de représentants indigènes, mais les discussions ont donné peu de résultats. Dans la soirée, outre l’état d’urgence, Guillermo Lasso a annoncé l’augmentation d’une aide mensuelle de 50 à 55 dollars(de 47,64 à 52,40 euros) pour «améliorer la situation difficile» des familles les plus pauvres, ainsi que des aides en faveur des agriculteurs.

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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