0076/HAAC/01-2023/pl/P
Scénario mal écrit en France. Après avoir bénéficié d’un vote républicain contre Marine Le Pen, Emmanuel Macron subit à son tour un vote sanction. L’incapacité de son parti et de ses alliés à obtenir la majorité absolue aux dernières législatives, ce qui lui aurait permis de gouverner à l’aise, offre au pays une configuration politique inédite. Le président jupitérien, qui n’en fait qu’à sa guise, va devoir composer avec des forces sociales et politiques qu’il a donné l’impression, lors de son premier mandat, de mépriser.
Emmanuel Macron, émanation ex nihilo de la ringardise du clivage gauche-droite, a brouillé les cartes traditionnelles en se vantant d’avoir aboli les frontières idéologiques en cours en France depuis la révolution française. En promettant lors de son premier mandat de débarrasser le pays du Rassemblement national, nom actualisé de l’ex-Front national, on ne se doutait pas que, 5 ans plus tard, tout le contraire allait se produire : 89 députés du Rassemblement national entrent à l’Assemblée nationale. C’est l’autoroute qui s’ouvre aux candidats de ce parti d’extrême droite à la prochaine présidentielle.
Mais l’échec d’Emmanuel Macron a permis aussi à la gauche de s’unir et d’entrer au Parlement comme principale force d’opposition. La diabolisation de la gauche et notamment de Jean-Luc Mélenchon par les médias mainstream n’a pas empêché un résultat plus que respectable pour la Nupes. Emmanuel Macron se trouve dans une situation complexe. Sa marge de manœuvre n’est pas très grande. Les réformes néo-libérales qui font casquer les classes les plus vulnérables de la société ne passeront pas comme une lettre à la poste. Lâchera-t-il du lest ? Trouvera-t-il du renfort chez Les Républicains ou même au Rassemblement national ? Tous les jeux sont ouverts…
Le soir d’Algérie