Le secret enfin levé : le Maroc n’a pas aidé les juifs mais les a «livrés» à Vichy

Orient XXI a divulgué des documents qui mettent clairement en cause le régime monarchique marocain dans la persécution des juifs durant la

Orient XXI a divulgué des documents qui mettent clairement en cause le régime monarchique marocain dans la persécution des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, démentant ainsi les propos lénifiants d’une certaine classe politique française qui loue le rôle joué par Mohamed V dans la protection de cette communauté au moment où la France pétainiste participait aux massacres ordonnés par Hitler.

«Mohamed V a-t-il protégé les juifs du Maroc ?» titre le webzine sur le monde arabe, le monde musulman et le Moyen-Orient dirigé par Alain Gresh. «Après l’établissement, en décembre 2020, des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, le rôle du roi Mohamed V durant la Seconde Guerre mondiale est devenu une arme du soft power et de la diplomatie que le royaume déploie pour légitimer et assoir la normalisation des rapports entre les deux pays, qualifiés d’historiquement à part», explique le média, selon lequel «la vérité est pourtant loin de cette fresque romancée dont l’objectif est de présenter le royaume du sultan Mohamed V comme le seul pays à avoir véritablement épargné à ses juifs la lâcheté vichyste». «La réalité est bien plus complexe», explique-t-on.

Orient XXI indique que trois décrets signés par le grand-père de Mohammed VI portant application des lois promulguées par le maréchal Pétain en 1940 et qui «donnent une définition biologique de la soi-disant race juive». «Le même mois, la loi relative aux ressortissants étrangers de race juive a pour objectif, entre autres, l’organisation de l’internement des juifs étrangers vivant en France», poursuit le magazine en ligne qui fait savoir que «les autorités de Vichy avaient tenu à en assurer l’exécution en Afrique du Nord où existait depuis des siècles, aussi bien au Maroc, en Algérie qu’en Tunisie, une importante communauté juive» dont le nombre au Maroc atteignait 300 000.

Que stipulent les décrets royaux anti-juifs signés par Mohamed V «sans la moindre résistance» ? Le premier interdit explicitement aux juifs marocains l’accès à la fonction publique, y compris à l’enseignement ; le deuxième interdit aux juifs marocains l’exercice d’un grand nombre de professions dans les domaines de la finance, du journalisme, du théâtre et du cinéma, ainsi que les fonctions d’avocat et de médecin tandis que le troisième, qualifié par Orient XXI d’«incontestablement le plus ségrégationniste», ordonne aux juifs marocains de quitter leurs domiciles en ville nouvelle pour réintégrer les mellahs des médinas, populaires et exigus.

«Si une telle décision ne s’apparente pas à une déportation, il s’agit bien d’un déplacement-déclassement social des juifs marocains», écrit Orient XXI qui rappelle que le commissaire général aux questions juives avait débarqué au Maroc «pour s’assurer de la bonne application du statut des juifs» et «fut reçu en grande pompe» par le roi, qui avait donné pleine satisfaction au régime de Vichy après les mesures prises «pour la solution du problème juif». Le mensonge est «fortement relayé» en France, écrit le site qui pointe une «propagande officielle tendant à présenter le grand-père de l’actuel roi comme le sauveur des juifs marocains» et «épaulé par une poignée d’intellectuels, responsables politiques et journalistes proches du palais», au premier rang desquels l’inénarrable Bernard-Henri Lévy qui, dans une chronique publiée dans Le Point en 2016, «fait l’éloge de l’actuel roi du Maroc en le présentant comme le petit-fils du sultan qui, en 1942, fit honte à l’Etat français en se solidarisant avec les juifs du protectorat».

L’énigme demeure, par ailleurs, entière sur l’implication de Mohamed V dans le détournement de l’avion qui transportait les principaux responsables du FLN en 1956. Si le Makhzen s’en lave les mains, de nombreuses sources sont convaincues que le souverain chérifien y est bien pour quelque chose.

Algérie Patriotique

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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