Dans une nouvelle tentative ratée visant à rattraper leur retard sur la Russie et la Chine dans le développement des armements hypersoniques et ce dans un contexte de montée des tensions entre Washington et Moscou en Ukraine les USA viennent de subir un nouvel échec qui affirme bien qu’ils ont un train de retard sur les grandes puissances militaires que sont la Russie et la Chine.
Les médias américains locaux ont cité le département américain de la Défense qui a déclaré qu’un essai en vol d’un système de missile hypersonique à Hawaï le 29 juin avait échoué en raison d’un dysfonctionnement après l’allumage.
Un vol d’essai de missile hypersonique américain s’est soldé par un échec à Hawaï mercredi, a rapporté Bloomberg citant le Pentagone, selon Russia Today. Le département américain de la Défense a fourni peu de détails sur ce qui s’est passé, déclarant seulement qu ‘«une anomalie s’est produite après l’allumage de l’actif de test».
« Bien que le Département n’ait pas été en mesure de collecter des données sur l’intégralité du profil de vol prévu, les informations recueillies lors de cet événement fourniront des informations vitales », a déclaré le porte-parole du Pentagone, le capitaine de corvette Tim Gorman, cité par Bloomberg.
Le test bâclé faisait partie du programme Conventional Prompt Strike (CPS), dans le cadre duquel Lockheed Martin tente de développer des armes capables de voler à des vitesses de Mach 5 et plus, pour l’utilisation de sous-marins et de navires de surface.
Il a subi un autre revers en octobre 2021, lorsqu’une fusée d’appoint n’a pas réussi à livrer son véhicule de glissement hypersonique lors d’un test au Pacific Spaceport Complex à Kodiak, en Alaska. Le booster ne faisait pas partie du système d’arme, ont souligné à l’époque les responsables de la défense.
Malgré l’échec des deux tests, le Pentagone a déclaré qu’il restait convaincu qu’il était sur la bonne voie pour déployer des capacités hypersoniques offensives au début des années 2020.
Les États-Unis ont du mal à suivre la Chine et la Russie dans le développement d’armes hypersoniques et le pays n’a pas encore de système moderne en service.
Rappelons que la Chine a, en effet, testé en août 2021 un missile hypersonique mis en orbite avant de descendre vers sa cible. Quant à la Russie, cette dernière dispose des missiles Zirkon et Kinjal qui ont déjà été testés à plusieurs reprises en 2018. Moscou a également affirmé avoir utilisé des armes hypersoniques à plusieurs reprises en Ukraine pour détruire un dépôt de carburant et un entrepôt souterrain de missiles et de munitions.
Présenté comme « invincibles » par Vladimir Poutine, ces nouveaux missiles présentent l’avantage d’être plus difficiles à intercepter que les missiles balistiques classiques.
L’armée russe a annoncé, mercredi 20 avril, avoir réussi le premier tir d’essai du missile balistique intercontinental Sarmat, aussi surnommée Satan 2, nouvelle arme nucléaire de très longue portée.
« C’est véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive », s’est félicité Vladimir Poutine après le premier tir d’essai réussi du missile hypersonique Sarmat, mercredi 20 avril.
Toujours sur le réseau social, le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a précisé que Sarmat a atteint comme prévu une cible sur un autre terrain militaire à plus de 5 000 km de là, dans la péninsule russe du Kamtchatka, en Extrême-Orient.
Ce missile lourd balistique intercontinental de cinquième génération est officiellement nommé « RS-28 Sarmat », du nom d’un peuple nomade ayant vécu pendant l’Antiquité autour de la mer Noire, entre la Russie et l’Ukraine actuelles. L’Otan, elle, lui préfère le surnom de « Satan 2 ».
Cette nouvelle arme fait partie d’une série d’autres missiles, présentés en 2018 comme « invincibles » par Vladimir Poutine. On y trouve également les missiles hypersoniques Kinjal (« poignard »), utilisé dans la guerre en Ukraine, et Avangard.
D’un poids dépassant 200 tonnes et pouvant contenir jusqu’à douze têtes nucléaires, le Sarmat est le plus gros missile nucléaire jamais conçu. Censé être plus performant que son prédécesseur, dont la portée était déjà de 11 000 km, il aurait la possibilité de détruire un territoire « de la taille du Texas ou de la France », selon les informations relayées par la télévision d’État russe. Il n’aurait « pratiquement pas de limites en matière de portée », selon Vladimir Poutine, qui l’avait estimé en 2019 capable de « viser des cibles en traversant le pôle Nord comme le pôle Sud ».
Selon le programme américain Missile Threat, le missile pourrait atteindre une portée de 18 000km et serait en mesure de « déjouer tous les systèmes anti-aériens modernes » d’après le président russe. « Il est capable de redescendre et d’adopter des trajectoires multiples, comme faire des rebonds par exemple », explique à LCI Didier François spécialiste des questions de Défense.
Pour l’heure, le Sarmat n’a pas encore été mis en service. « Après la fin du programme d’essais, le Sarmat entrera dans les forces stratégiques russes », a ajouté Igor Konachenkov. Les forces « stratégiques », dans leur définition large, sont notamment conçues pour intervenir en cas de guerre nucléaire.
De leur côté, les États-Unis ont assuré que le tir du Sarmat était un essai de « routine » et ne constituait « pas une menace » pour les États-Unis ni leurs alliés. Moscou a « convenablement informé » Washington de la réalisation de ce test, conformément à ses obligations relevant des traités sur le nucléaire, et il ne s’agissait donc pas d’une « surprise » pour le département américain de la Défense, a ajouté son porte-parole John Kirby.