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Le Premier ministre italien Mario Draghi est attendu à Alger ce lundi. Réunion, rappelons-le, prévue depuis longtemps pour co-présider avec son homologue algérien Aimane Benabderrahmane le 4e sommet intergouvernemental algéro-italien.
Cette réunion était prévue sur deux jours, les 18 et 19 juillet courant mais vu les circonstances propres au président du Conseil italien, ce rendez-vous ne durera finalement qu’une journée. Rappelons aussi que Mario Draghi a été privé la semaine dernière du vote de confiance par une partie de la coalition, il a donc présenté sa démission jeudi 14/07/2022 rejetée de suite par le président italien Sergio Mattarella.
Il est clair que ce qui est attendu lors de cette réunion est principalement le supplément en gaz pour la 3e économie de l’Europe. Il faut dire aussi que la presse italienne suit cette demande depuis ses anciennes visites, les siennes et les membres de son gouvernement, notamment pour réduire sa forte dépendance du gaz russe.
La veille de cette visite, le vendredi 15 juillet 2022, l’Agence Presse Service (APS) balance un communiqué « sans citer de source » avec une manchette alléchante « l’Algérie augmente de 4 milliards de m3 ses livraisons de gaz à l’Italie ».
Plus loin, ce communiqué fait l’éloge de la « relation privilégiée » entre les deux pays en annonçant qu’un chiffre de 13,9 milliards de m3 fournis au premier semestre 2022 dépassant ainsi les « volumes prévisionnels » de 113%. Cela pourrait être compris par le commun des mortels intéressé par cette activité que les prévisions n’étaient que de 6,3 milliards de m3 pour une capacité de transport du Gazoduc transméditerranéen qui livre du gaz à l’Italie de 32,7 milliards de m3 par an.
C’est tout de même très insuffisant pour tant de va-et-vient entre les deux pays. Si cette manchette va « emballer » l’opposition espagnole qui en veut au gouvernement Pedro Sanchez d’avoir créé une brouille avec son fournisseur principal de gaz en soutenant le plan d’autonomie du Sahara Occidental ou renforce le soutien des partis de la coalition du parlement italien envers Mario Draghi, elle déroute les experts, les médias spécialisés ainsi que des investisseurs qui n’aiment pas le mixage entre la politique et le commercial.
Ensuite, le communiqué annonce au départ 4 milliards de m3 comme une « augmentation » du volume supplémentaire et fini par annoncer que notre pays « prévoit encore de livrer, d’ici la fin de l’année 2022, six milliards de m3 supplémentaires de gaz algérien à l’Italie». Or, du 1er juillet au 31 décembre 2022, l’année a un seul réservoir : Est-ce 4 milliards m3 ou 6 milliards de m3 en plus qui portera le volume global du second semestre à 10 milliards de m3 sans compter bien entendu le volume prévisionnel estimé à 6,53 m3 au premier semestre et autant durant le second semestre ? Ce qui est différent et prête à confusion.
Les investisseurs et d’autres clients vont comprendre que cette relation privilégiée avec l’Italie n’arrange pas leurs affaires et que l’Algérie a trop de gaz disponible alors que ce n’est pas le cas, du moins dans l’immédiat.
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