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La proposition de la CAF de charger la Côte d’Ivoire de financer les primes des sélections qualifiées a créé un conflit au sein du comité d’organisation. Une situation doublée de dépassements budgétaires qui agace Alassane Ouattara.
En vue de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2023, prévue en Côte d’Ivoire en janvier 2024, la Confédération africaine de football (CAF) a suggéré à l’État ivoirien de mobiliser sur un compte séquestre environ 60 millions de dollars, afin de payer les primes des sélections qualifiées. Cette proposition, inédite, a été formulée par le secrétaire général de l’instance, Véron Mosengo-Omba, qui, au fil de ses récents voyages à Abidjan, s’est beaucoup rapproché du Premier ministre ivoirien, Patrick Achi. Elle a surtout largement contribué à l’effritement de la cohésion au sein du Comité d’organisation de la CAN (Cocan) 2023, présidé par l’ancien ministre des Sports, François Amichia.
Réunion houleuse. Lors d’une réunion houleuse dans les locaux de la primature, plusieurs membres du Cocan rejettent l’idée. La jugeant inique, ils arguent que l’État paie déjà le loyer de la représentation de la CAF dans le pays. Un conflit éclate entre le vice-président du comité, Idriss Diallo, patron de la Fédération ivoirienne de football (FIF), et son mentor, Jacques Anouma.
Alors que le premier y est favorable et propose d’en accepter le principe en tenant compte des réserves des uns et des autres, le second – par ailleurs président d’honneur de la FIF – y oppose un refus non négociable. Tout comme le ministère de l’Économie et des Finances.
Dans un communiqué publié le 19 juillet, François Amichia a joué la carte de l’apaisement en réaffirmant la volonté du Cocan de « parvenir à la conclusion, dans les meilleurs délais, d’un accord avec la CAF », ajoutant que le comité « travaillait de concert et en bonne intelligence avec la CAF ».
Dépenses extrabudgétaires
Par ailleurs, le fait que plusieurs opérateurs décrient certaines passations de marchés attise les tensions. Alassane Ouattara en a été informé via une note sur les préparatifs de la CAN 2023. Ce document pointait des dépassements budgétaires dans l’exécution de plusieurs chantiers, comme la rénovation et la mise aux normes internationales du stade olympique Alassane-Ouattara d’Ebimpé, près d’Abidjan, où le coût des travaux est passé de 8 à 20 milliards F CFA environ.
Le stade de Yamoussoukro est le seul du pays, actuellement, qui respecte les standards internationaux, en attendant que celui de Bouaké (où les Éléphants affronteront les Cœlacanthes des Comores lors de la troisième journée des éliminatoires de la CAN 2023) soit mis en service.
De plus en plus agacé par cette situation, le chef de l’État estime également que Patrick Achi doit arbitrer plus fermement les conflits agitant le Cocan. Alassane Ouattara n’exclut pas de mettre le comité d’organisation – actuellement placé sous l’autorité de la primature – sous la tutelle de la présidence, comme il l’avait fait pour les Jeux de la Francophonie de 2017.
Source: Jeune Afrique