Au cours des quatre derniers mois, le pays a réalisé des avancées dans l’environnement réglementaire indispensable au lancement de sa cryptomonnaie, le Sango coin. Malgré des critiques de quelques États d’Afrique centrale, la Centrafrique poursuit son ambition économique.
La République centrafricaine réussit progressivement à faire accepter les cryptoactifs à la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC). Au terme de sa session extraordinaire tenue à Douala au Cameroun le jeudi 21 juillet, le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) a invité la Banque centrale à accélérer le processus d’élaboration d’un cadre normatif régissant les cryptoactifs dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Dans un communiqué signé par Hervé Ndoba, le président du Comité ministériel, par ailleurs ministre centrafricain des Finances et du Budget, il a aussi été demandé à la BEAC de « poursuivre les actions en faveur de l’inclusion financière et de la modernisation des infrastructures de paiement ».
Les recommandations du Comité ministériel à la Banque centrale font suite à l’inquiétude qu’a suscitée la Centrafrique au sein des autres États de la CEMAC lorsqu’elle a unilatéralement fait le choix du Bitcoin comme monnaie de référence en avril dernier, après l’adoption d’un cadre réglementaire pour les cryptomonnaies.
Si le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadera, s’était réjoui de cette évolution qu’il avait présentée comme un pas décisif de son pays vers de nouvelles opportunités, la BEAC avait brandi l’incompatibilité des cryptomonnaies avec les accords et conventions régissant l’Union monétaire de l’Afrique centrale et les statuts de la banque.
Lundi 4 juillet, la Centrafrique a d’ailleurs poursuivi ses plans en lançant officiellement sa cryptomonnaie dénommée Sango coin. Les perspectives réglementaires autour des cryptoactifs qui se dégagent de la rencontre de Douala sont le fruit du rapprochement du gouvernement centrafricain de la BEAC et d’institutions internationales, notamment le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.