La visite annoncée par le président français en Algérie dans son message adressé à son homologue Abdelmadjid Tebboune le 5 juillet dernier est prévue pour le 25 août courant, a-t-on confirmé de sources fiables. Ce déplacement vise cinq objectifs, apprend-on. Alger et Paris œuvreront à consolider durablement la confiance entre les deux pays dans le plein respect de leurs souverainetés respectives et s’emploieront, «de manière constructive et volontaire», au cours du second mandat du président Macron à la réconciliation mémorielle.
Autre objectif de cette visite, qui a failli être compromise suite au classement de l’Algérie par le Quai d’Orsay parmi les pays à grands risques, la plaçant dans la même catégorie que les pays en guerre, l’examen des pistes de coopération économique, y compris dans les domaines de l’énergie et des investissements. S’agissant de la dimension humaine, des solutions idoines aux questions relatives à l’établissement et à la circulation des personnes seront mises en place, ce qui augure la fin de la réduction drastique de visas accordés aux Algériens. Les deux présidents échangeront, enfin, sur les questions internationales et régionales d’intérêt commun, notamment la crise libyenne qui augure une reprise de la guerre civile, la situation au Mali, le dossier sahraoui et la Palestine.
Malgré un optimisme tout relatif, il est difficile de croire que cette seconde visite d’Emmanuel Macron à Alger en tant que président de la République aplanisse les nombreux désaccords qui marquent les relations entre les deux pays. Malgré un certain nombre de gestes censés apaiser les tensions entre les deux capitales, il n’en demeure pas moins que, dans les faits, peu de chose a été fait du côté français pour instaurer un climat serein dans les rapports en dents de scie entre l’ancienne puissance coloniale et une Algérie réfractaire à la soumission et au suivisme, contrairement au Maroc voisin, moins bien «armé» économiquement, diplomatiquement et militairement pour imposer une politique étrangère indépendante.
Récemment, dans un entretien à un site réputé proche de l’ambassade de France, le consul général de ce pays s’est – presque – enorgueilli de ce que la mesure décidée par Paris comme représailles à un prétendu refus des consulats algériens d’accorder le document permettant l’expulsion des sans-papiers ait été appliquée à la lettre, confirmant au passage que le nombre de visas accordés aux Algériens a bel et bien baissé de moitié. Même si cette mesure unilatérale sera vraisemblablement levée à l’occasion de la visite du pensionnaire de l’Elysée à Alger, il reste qu’un tel comportement paternaliste rend difficile le rétablissement de la confiance entre les deux capitales. D’autant qu’on n’est pas à l’abri d’un énième dérapage du volubile Macron, qui a admis lui-même avoir commis de nombreuses erreurs lors d’un discours aux Français.
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