« Notre désir est que vous ayez la bonté de nous envoyer un officier de votre maison pour s’occuper des questions de contentieux. Quant à Cotonou, mon père ne l’a jamais signé et nous ne le signerons jamais. Cela nous est impossible, car si nous le faisons, ce sera un grand préjudice pour nous, et le tonnerre écrasera tous ceux qui oseront s’établir sur ce territoire. «
Béhanzin, au président de la République française, 30 avril 1890, Archives des Marines, Paris.
« Je viens d’être informé que le gouvernement français a déclaré la guerre aux Dahomey (…). Vous pourriez commencer sur tous les points que vous voudrez (…) Je vais, moi aussi, en faire autant. À propos de ce qui s’est passé au fleuve Ouémé, c’est vous qui l’avez provoqué (…). Si vous n’étiez pas venu me faire la guerre sur le chemin d’Atchoupa, je ne vous aurais rien fait d’abord (…). Maintenant, je viens te dire que, si tu restes calme, moi aussi je resterai calme et nous aurons la paix (…).
La première fois, je ne savais pas comment faire la guerre, maintenant je le sais. Si tu déclenches la guerre, j’ai des troupes prêtes. Mes hommes sont aussi nombreux que les œuvres qui sortent de la terre. Je suis le roi des Africains et les Européens n’ont rien à dire sur ce que je fais. Les villages dont vous parlez m’appartiennent réellement, ils m’appartiennent et ont voulu devenir indépendants (sous votre influence), j’ai donc donné l’ordre de les détruire (…).
Je désire savoir combien de villages français indépendants ont été détruits par moi, roi du Dahomey. Restez calme, ainsi votre commerce à Porto-Novo, de cette façon nous resterons toujours en paix comme par le passé. Si vous voulez la guerre, je suis prêt. Je n’y mettrai pas fin, même si elle dure cent ans ou tue 20 000 hommes. »
Béhanzin, à Victor Ballot à Porto-Novo, 10 avril 1892, Archives de la République Populaire du Bénin.