Avec le temps, on a tendance à faire de moins en moins d’activité physique. Selon une récente étude de cohorte ayant suivi plus de 5.000 personnes pendant 30 ans, chaque baisse annuelle en matière d’activité physique fait grimper le risque cardiovasculaire prématuré de 2 à 28 %.
Le début de la vie active, la survenue d’enfants dans nos vies ou d’autres situations particulières peuvent nous conduire à faire de moins en moins de sport avec le temps qui passe. Pour notre santé globale, il est pourtant important de maintenir un certain niveau d’activité physique et d’autant plus pour notre cœur. En effet, une récente étude épidémiologique prospective publiée dans l’International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity ayant suivi plus de 5.000 patients sur 30 ans suggère qu’à mesure que nous réduisons notre activité physique dans le temps, notre risque cardiovasculaire augmente.
Un risque global de + 15 % si le temps d’activité physique diminue
L’étude Cardia (pour Coronary Artery Risk Development in Young Adults) a suivi des milliers de participants provenant de différentes villes américaines : Birmingham, Chicago, Minneapolis et Oakland. Son objectif était de déterminer si les changements de niveau d’activité physique entre l’âge de la majorité et la trentaine revêtent une importance concernant le risque cardiovasculaire, c’est-à-dire en matière d’évènements dangereux comme les maladies coronaires, les crises cardiaques ou bien les accidents vasculaires cérébraux. Les chercheurs sont partis des hypothèses suivantes : des niveaux faibles d’activité physique à l’âge de 18 ans et un niveau d’activité physique en baisse à travers l’âge adulte seraient associés à des incidents cardiovasculaires prématurés, c’est-à-dire avant l’âge de 60 ans.
Compte tenu de leurs résultats, leurs hypothèses sont confirmées. En effet, comparé à celles et ceux pour qui le niveau d’activité physique reste stable, celles et ceux dont ce niveau décline ont entre 2 et 28 % de risque de souffrir d’une maladie coronaire, entre 5 et 38 % de faire une crise cardiaque et entre 4 et 39 % de faire un accident vasculaire cérébral. Les investigateurs ont aussi mis en évidence que cela suit une relation dose-réponse : chaque unité de diminution d’activité physique augmente le risque d’accident vasculaire prématuré. Rappelons néanmoins une forte limite de l’étude : les participants rapportent eux-mêmes leur activité physique ; ce qui rend la mesure moins fiable que le port d’un accéléromètre. En effet, que ce soit la précision des souvenirs ou le biais de désirabilité social, tous deux peuvent impacter la précision des niveaux d’activité physique déclarés.
Que faire pour maintenir une activité physique ?
Faire bouger les jeunes et les moins jeunes est un enjeu majeur de santé publique. Apporter le goût de l’effort dès le plus jeune âge et simplifier l’accès à des structures sportives doivent être deux objectifs primordiaux pour le corps politique.
Pour les parents, éducateurs et professionnels de santé, il convient d’identifier plusieurs choses selon le public auquel ils ont affaire. Pour les personnes actives, il faut identifier les activités où elles prennent du plaisir, où elles se sentent bien, autonomes et compétentes. Pour les personnes plus âgées, qu’elles soient indépendantes ou en institution, il faut généralement déconstruire les fausses croyances autour du mouvement et de la douleur, et identifier les barrières à la pratique d’une activité physique pour mieux les combattre.
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