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La tension ne baisse pas entre la rue et le président tunisien Kais Saied. Des centaines de Tunisiens ont manifesté samedi à Tunis pour exiger le départ du président Kais Saied, une semaine avant l’élection prévue d’un Parlement sans véritables pouvoirs, nouvelle étape dans la mise en place d’un système hyper-présidentialiste.
La manifestation, à l’appel du Front de salut national, une coalition de partis d’opposition, est survenue dans un contexte de grave crise économique, marquée ces derniers mois par des pénuries récurrentes de denrées de base (farine, sucre, café..) et une forte inflation.
Les protestataires ont marché dans le centre de Tunis, brandissant des pancartes avec les inscriptions « Dégage » ou « le citoyen opprimé est plus pauvre et a plus faim », selon des correspondants de l’AFP sur place.
« Libertés, libertés, l’Etat policier est fini », ont-ils scandé pour dénoncer ce que l’opposition et des ONG décrivent comme une dérive autoritaire depuis que M. Saied s’est emparé des pleins pouvoirs en juillet 2021.
Les difficultés de la Tunisie, étranglée par une dette supérieure à 100% de son PIB et en dégringolade économique depuis 10 ans, ont été amplifiées par la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine qui renchérit les importations de céréales et hydrocarbures dont elle est très dépendante.
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé en octobre être parvenu à un accord avec la Tunisie permettant le déblocage d’un prêt de 1,9 milliard de dollars, en contrepartie d’un programme de réformes que le gouvernement tunisien doit mettre en oeuvre.
Après des mois de blocage politique, M. Saied s’était arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en suspendant le Parlement et en limogeant le gouvernement.
Un an plus tard, il a fait adopter lors d’un référendum marqué par une très forte abstention une nouvelle Constitution qui lui octroie de vastes prérogatives au risque de mettre en péril la jeune démocratie tunisienne issue de la première révolte du Printemps arabe en 2011.
Cette nouvelle charte prévoit la mise en place d’un Parlement aux prérogatives très limitées qui sera élu le 17 décembre lors d’un scrutin boycotté par l’opposition.
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