Protéger la biodiversité n’est pas seulement indispensable au fonctionnement de la Planète et pour notre nourriture. Nous dépendons également d’elle pour nos médicaments et vaccins, pour purifier l’air et l’eau, pour contrôler la population microbienne, et pour éviter les épidémies.
« Notre santé dépend totalement de la biodiversité », rappelle la Convention sur la diversité biologique. Dans notre monde moderne et technologique, nous avons tendance à oublier que l’humanité est interdépendante du reste de la vie sur Terre.
La protection de la biodiversité nous assure des traitements médicamenteux
Notre état de santé dépend avant tout de la qualité de l’eau et de la nourriture que nous consommons. Permettre à la biodiversité végétale et animale de continuer à se développer nous assure une grande variété d’aliments disponibles. Les insectes pollinisateurs, comme les abeilles et papillons, permettent aux plantes de se reproduire, et de nombreux organismes marins, comme les coquillages, permettent de filtrer l’eau de mer et l’eau douce. De même, un arbre adulte peut séquestrer dans le sol en moyenne 20 kilos de particules polluantes dans l’air par an.
Mais outre cette évidence, il y a un paramètre que nous oublions souvent : nos traitements médicaux dépendent de la biodiversité. La médecine moderne comme la médecine traditionnelle utilise les ressources naturelles pour élaborer des médicaments, des vaccins, et plus récemment la biotechnologie. L’artémisinine est par exemple une substance médicamenteuse isolée de la plante Artemisia annua, une armoise de Chine qui permet de soigner la malaria. Protéger la biodiversité dans sa globalité, et non pas seulement quelques espèces animales emblématiques, nous assure des solutions aux problèmes de santé qui feront irruption dans le futur.
La destruction de la biodiversité est associée à des virus émergents
La détérioration des terres naturelles (déforestation, extraction du pétrole, agriculture intensive, assèchement des zones humides…) est la première cause d’émergence de nouveaux virus : ce facteur est responsable de 30 % des nouveaux virus qui apparaissent chaque année, selon la Convention sur la diversité biologique. Le bouleversement des écosystèmes provoque des déplacements chez les animaux : ils rencontrent alors d’autres espèces qu’ils n’étaient pas censés croiser et se regroupent en masse aux mêmes endroits laissés intacts. Cette proximité que la nature n’avait pas prévue provoque l’émergence de maladies infectieuses qui atteignent ensuite parfois l’homme. Le même scénario se met en place lorsque l’homme introduit, volontairement ou par accident, des espèces tropicales dans un habitat qui n’est pas le leur. On peut citer l’exemple de la fièvre hémorragique vénézuélienne (VHF) qui a directement été causée par l’agriculture intensive en Amérique du Sud en 1989 : les monocultures industrielles ont attiré un grand nombre de rongeurs et leur prolifération a été à l’origine de l’épidémie chez la population humaine. Le virus Monkeypox, ou variole du singe, est également issu du contact rapproché entre humains et primates dans les années 1970 au Congo.
La protection de la vie animale et végétale n’est donc pas une option. L’histoire des dernières décennies a montré à de nombreuses reprises que les erreurs de jugements dont font part les humains concernant le monde naturel sont toujours suivies de conséquences néfastes pour notre santé.
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