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Plus un AVC est pris en charge rapidement, moins les séquelles seront importantes. Mais comment faire parvenir les traitements au cerveau, protégé par la barrière hémato-encéphalique ? Une nouvelle étude propose d’utiliser la voie nasale.
Un AVC, accident vasculaire cérébral, se traduit par une interruption de la circulation sanguine dans le cerveau. Cela peut être lié à l’obstruction d’un vaisseau sanguin (AVC ischémique) ou à la rupture d’un vaisseau sanguin (AVC hémorragique).
Les séquelles d’un AVC sont extrêmement variables d’un patient à l’autre. Certains patients ne garderont aucune trace de l’événement. Pour d’autres, l’AVC peut mener au décès. Les séquelles les plus fréquentes sont des paralysies et des troubles du langage. Un AVC est une urgence thérapeutique, la prise en charge doit être la plus rapide possible.
Dans ce contexte, une équipe propose une nouvelle piste thérapeutique pour soigner les AVC avec une voie d’administration originale, la voie nasale. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Pourquoi la voie intra-nasale ?
La voie intra-nasale présente de nombreux avantages. Elle est simple et rapide à mettre en œuvre, et non invasive. La voie nasale permet aussi un accès direct au cerveau, sans passage par la barrière hémato-encéphalique, en passant par les nerfs du nez. Un avantage de poids pour les molécules hydrophiles de poids moléculaire élevé, comme les anticorps. En effet, la barrière hémato-encéphalique représente un filtre entre le cerveau et la circulation sanguine empêchant le passage de molécules indésirables.
L’objectif des auteurs est de démontrer la possibilité de faire parvenir une quantité suffisante d’anticorps ciblant un antigène du système nerveux central à sa cible dans le cerveau, en contournant la barrière hémato-encéphalique par la voie nasale. En effet, lorsqu’ils sont administrés par voie systémique, il faut d’énormes quantités d’anticorps pour qu’une portion suffisante atteigne le cerveau. Ce qui représente un coût important. Les anticorps peuvent aussi être administrés au patient par voie intrathécale mais il s’agit d’une voie invasive.
Des tests menés chez le rat adulte
Des anticorps monoclonaux de souris dirigés contre la protéine membranaire Nogo-A ont été administrés par voie nasale chez des rats adultes. Un AVC avait été provoqué chez ces rats. Nogo-A est une protéine du cerveau responsable de l’inhibition de la croissance des cellules cérébrales. En la bloquant, il s’agit de favoriser les processus de réparation post-AVC.
Deux groupes ont été constitués. Dans les deux groupes, les rats étaient victimes d’un AVC puis ils recevaient soit le traitement par voie nasale une fois par jour pendant deux semaines, soit un traitement placebo. Les symptômes de l’AVC s’amélioraient bien mieux dans le groupe traité que dans le groupe placebo : 60 % de récupération à quatre semaines contre 30 %. Après avoir sacrifié les rats, les auteurs ont pu constater davantage de fibres nerveuses chez les rats traités par rapport au groupe témoin.
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