Il s’appelle Théodore Frédéric Inamo. Neveu direct du président Faustin Archange Touadéra, il est à la tête de la douane centrafricain, depuis l’arrivée de ce dernier aux affaires le 30 mars 2016.
Alors qu’il paie régulièrement certains organes de la presse écrite pour soigner son image et le présenter comme celui qui a permis à la douane de dépasser annuellement le niveau des recouvrements qui lui est fixé par la loi de finances, Théodore Frédéric Inamo, selon ses plus collaborateurs, a en réalité fait de cette noble institution « sa chose », c’est – à – dire une propriété privée dont la gestion lui incombe exclusivement. C’est lui qui nomme à des postes de responsabilité ses hommes à lui, qui ne prennent d’ordres que de lui et ne rendent compte qu’à lui. A l’arrivée, en sus d’un hôtel de haut standing qu’il a construit à Damara, la ville natale du président Touadéra, il possèderait un véritable parc immobilier dans la capitale, à telle enseigne qu’il est l’un des hommes les plus riches du régime.
L’une de ses sources de revenus est le commerce illicite des cigarettes. Par ses fonctions de directeur général de la douane, il joue le rôle de l’une des multiples têtes, au sein du ministère des finances et du budget, de la pègre locale qui excelle dans ce domaine, en contournant et en violant allègrement les dispositions de la loi de finances formellement arrêtées à cet effet. C’est ainsi que ces sources ont affirmé et soutenu qu’il a tout mis en œuvre, de connivence avec le directeur de cabinet un certain Mawata Yambouka, pour ne pas tenir compte dans la loi de finances 2023 des mesures proposées par les élus de la nation afin de lutter efficacement contre les contrebandiers en la matière et contribuer de la sorte à augmenter le niveau des recettes fiscalo – douanières ; ce qui devrait constituer un manque à gagner énorme pour l’Etat. C’est après moult pressions que ce dernier est intervenu pour inscrire les nouvelles propositions, c’est-à-dire des nouvelles taxes, dans le texte final de la loi de finances 2023. Aux dernières nouvelles, il y a quelques jours, plusieurs contenairs de cigarettes auraient quitté le parc de la douane sans que les formalités y relatives, conformément à la nouvelle loi de finances, n’aient été effectuées ; ce qui constitue un cas avéré de fraude fiscale sur lequel devra s’appesantir l’inspection générale des finances, dans les meilleurs délais.
Ceci dit, le commerce illicite, en particulier de produits du tabac, a pris une ampleur importante en République centrafricaine. Ce phénomène qui constitue un pan important de l’économie souterraine est en voie d’expansion. De ce fait, par la faute de Inamo et sa clique de mafiosi, le Centrafrique perd des milliards de FCfa à cause de la vente illicite de tabac, parce que l’Etat n’arrive pas à récupérer les taxes sur les produits écoulés sur le marché noir. En plus, le commerce illégal de la cigarette constituerait une menace sur la sécurité nationale, car cette activité favorise le développement des contrebandes qui financent certaines activités.
Pour avoir une idée sur le niveau de la responsabilité du directeur général de la douane Théodore Frédéric Inamo dans ce trafic, il faut tout simplement se souvenir de l’affaire du contenair plein de cigarettes qui s’est retrouvé quelques heures après les formalités d’usage au quartier Km 5 dans une concession privée. Une affaire qui remonte en 2017 dans laquelle était impliqué, son homme de main, le directeur général adjoint de la douane un certain Koyanga Aubin :
« Selon des informations dignes de foi en notre possession et relayées par APA, Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, a dénoncé les pratiques de certains douaniers de son pays qui s’illustrent dans la contrebande de produits frauduleux. Dans la nuit de jeudi à vendredi 21 avril 2017, le président centrafricain et certains membres de son gouvernement se sont rendus dans un quartier de Bangui où il a été signalé un container de cigarettes en provenance de Cameroun, en train d’être déchargé tardivement, en présence de trois douaniers, et qui n’a pas suivi le circuit normal de dédouanement. Ce déchargement a attiré l’attention des habitants du quartier qui ont alerté la direction générale des douanes qui a fait une descente sur les lieux et arrêter les auteurs de ce déchargement frauduleux.
Selon des sources douanières, le container a été déclaré à la frontière comme contenant des rames de papiers et stylos. Mais, il en est rien car il contenait plutôt des cigarettes, avec la complicité de certains douaniers qui voulaient le soustraire au paiement normal des droits douaniers. Faustin Archange Touadéra a exigé une sanction administrative de rigueur contre les auteurs de cet acte qui ternit l’image du pays et a instruit le Premier ministre pour que de tel acte ne se reproduise plus. La République Centrafricaine tire l’essentiel de ces ressources financières des taxes des douanes et impôts. Pour cette année, devant la baisse du niveau des recettes fiscales et douanières, le gouvernement centrafricain a échangé, au cours de ce mois d’avril, avec les opérateurs économiques sur la possibilité de leur faciliter les opérations de dédouanement. Et selon des informations diffusées par ACAP, le Président de la République, Faustin Archange Touadéra, s’est rendu, vendredi 21 avril 2017, au camp de la Gendarmerie nationale pour visiter deux containers de marchandises introduits frauduleusement au quartier Bakongo, à Bangui et saisis par des enquêteurs de la douane. Le but de cette visite est de mettre en garde les cadres et agents de la douane ainsi que certains opérateurs économiques tentés de se livrer à des manœuvres frauduleuses au détriment des caisses de l’Etat. Selon le Directeur général de la Douane et des Droits indirects, Fréderic-Théodore Inamo, l’opérateur économique de nationalité camerounaise cherchait à soustraire ces marchandises dont la valeur douanière est de 96.000 000 FCFA.
A la frontière, les douaniers ont déclaré que les deux containers étaient remplis de rames de papier et stylos, mais à l’arrivée à Bangui, ce sont des cigarettes qui ont été découvertes dans ces containers, a-t-il ajouté.« L’ensemble des ressources mobilisées pour l’Etat, proviennent de la Douane, et nous encourageons ces compatriotes qui travaillent dans l’intérêt du pays », a déclaré le Professeur Faustin Archange Touadéra à propos des enquêteurs de la douane. Le chef de l’Etat a invité les opérateurs économiques à soutenir les actions du gouvernement en payant régulièrement leurs taxes et impôts afin de faire du commerce conformément aux textes. La mise en garde du Professeur Faustin Archange Touadéra intervient au moment où le gouvernement s’efforce d’améliorer le taux de recouvrement des impôts et taxes afin d’augmenter les ressources internes de l’Etat considéré par les institutions financières internationales comme un des plus bas de l’Afrique centrale.
Mais aux dernières nouvelles au moment où ces lignes sont en train d’être tracées, des sources indépendantes très proches de ce dossier et du ministère des finances et du budget, affirment sans ambages et sans fioritures que cette affaire serait en réalité l’affaire du directeur général de la douane et des droits indirects, un certain Frédéric Inamo, inspecteur des douanes. Il aurait fait de ce dossier une source particulière et personnelle de revenus jusqu’à ce que jour – là n’arrive. Ne dit – on pas qu’il y a toujours 99 jours pour le maraudeur et seulement un jour pour le propriétaire ? En effet, après avoir fait passer les consignes à la frontière, l’homme était en train de lever le coude en bonne compagnie lorsque son téléphone a sonné. Au bout de fil, un de ses agents de renseignements qui l’alerte et l’informe de la découverte de ces 2 contenairs. Il se lève, mais au lieu de descendre sur le terrain, de constater les faits et de rendre compte plus tard à sa hiérarchie, en tant que responsable et d’en assumer toutes les conséquences, ne sachant pas que c’était son dossier, M. Frédéric Inamo appelle immédiatement le président de la République. Mais, une fois sur le terrain, il se serait rendu compte que cette affaire serait la sienne. Alors, paniqué et pour brouiller des pistes en attendant de trouver des boucs – émissaires, il se serait substitué au ministre des finances et du budget, M. Henri Marie Dondra, encore en mission, et aurait directement saisi le directeur général de la gendarmerie d’une plainte. En bon gendarme, non seulement celui – ci se serait déclaré incompétent mais surtout lui aurait indiqué l’organe compétent pour connaitre de cette affaire : l’inspection générale des finances. Et selon ces mêmes sources, le directeur général de la douane serait en train de tout faire pour faire endosser la responsabilité de cet acte criminel à son directeur général adjoint, un certain Koyanga Aubin. Voilà une nouvelle affaire qui risque d’enlaidir un peu plus l’image déjà hideuse de la République, en s’ajoutant à celles de la Beac, de Webb Fontaine, d’ICS/CCS et autres ».
Gageons que l’IGF soit saisie officiellement par le ministre des finances et du budget et que son rapport puisse permettre au président de la République de voir clair dans la mauvaise gestion de nos finances publiques par ses plus proches collaborateurs, d’en identifier les auteurs et de prendre toutes ses responsabilités en nettoyant cette maison avec du karcher….avant que cela ne soit trop tard.
Claude le passant.
Source: Bangui News