La question du voile occupe la scène politique et médiatique ces dernières années en France. Certains défendent, le port du voile au nom des libertés individuelles et d’autres veulent l’interdire au nom de la laïcité. Cette question est complexe et divise même les théologiens. C’est dans ce contexte que le recteur de la mosquée de Paris, Chems-Eddine Mohamed Hafiz, s’est exprimé sur la question.
Ainsi, comme à chaque fois que des statistiques sont publiées sur le voile en France, le débat reprend de plus belle. Cette fois, c’est le recensement réalisé par le ministère français de l’Éducation sur le des tenues religieuses dans les établissements scolaires qui a ravivé ce débat devenu cyclique. Ce recensement révèle une augmentation de 22 % des signalements d’atteinte à la laïcité sur le territoire français. Il s’agit notamment du port du voile, de la Abaya (tenue islamique pour les femmes) et du Qamis (tenue islamique pour les hommes).
Ces chiffres ont alarmé les tenants du « grand remplacement ». L’extrême droite est montée au créneau pour dénoncer « l’islamisation » de la France. En réaction aux déclarations de ce courant politique, le recteur de la Grande mosquée de Paris a exprimé dans une déclaration à RTL son agacement. Chems-Eddine Hafiz a déclaré : « aujourd’hui, malheureusement, la question du voile est devenue une question complètement hystérique en France. Et je crois que lorsqu’une femme est croyante, elle doit tenir compte également de la société dans laquelle elle vit ».
Chems-Eddine Hafiz a ouvert la boîte de Pandore
L’Algérien à la tête de la Grande mosquée de Paris est même allé plus loin en préconisant aux musulmanes qui vivent en France d’enlever le voile. Il explique qu’« il y a un principe qui existe depuis 14 siècles en islam. C’est la notion de nécessité, la notion de contrainte. C’est-à-dire que lorsqu’une femme ne peut pas, pour des raisons diverses et variées, porter un foulard, il faut qu’elle l’enlève. Ça ne veut pas dire qu’elle va perdre sa foi et qu’elle n’est plus musulmane ». Ce recteur ajoute : « regardez, dans des pays musulmans, aujourd’hui. Est-ce qu’il y a des femmes qui portent le voile lorsqu’elles font des compétitions sportives ? Non ».
Il faut dire que cette déclaration du recteur de la Mosquée de Paris plaide pour une nouvelle lecture sur la question du voile. Cependant, il faut s’attendre à des réactions de la part des courants les plus conservateurs. Chems-Eddine Hafiz a ouvert la boîte de Pandore et relance le débat sur le voile et l’islam. Un débat qui n’a jamais eu lieu dans la sérénité.
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