La Syrie du dictateur Bachar El-Assad est de nouveau autorisée depuis ce dimanche à siéger à la Ligue arabe, après douze années de mise au ban de l’organisation panarabe depuis la brutale répression d’une insurrection populaire ayant plongé le pays dans une décennie de guerre civile.
Bachar Al Assad doit avoir bu du petit lait ce dimanche soir après la décision des ministres des affaires étrangères de la Ligue arabe. La décision adoptée au siège de la Ligue arabe, au Caire, par des représentants des 22 Etats membres, pour la plupart ministres des Affaires étrangères, prévoit « la reprise de la participation des délégations du gouvernement de la République arabe de Syrie aux réunions du conseil de la Ligue arabe et de l’ensemble des organisations et organes affiliés à compter du 7 mai ».
Ces ministres ont en effet décidé, dimanche 7 mai, au Caire, de réintégrer le régime syrien à la Ligue arabe après l’avoir écarté en 2011 pour la répression d’un soulèvement populaire ayant dégénéré en guerre sanglante.
« Les délégations du gouvernement de la République arabe de Syrie siégeront de nouveau à la Ligue arabe », explique le texte voté par l’ensemble des ministres, dans une réunion à huis clos, au siège de la Ligue arabe, au Caire.
Le Qatar, un pays qui s’est vivement opposé au président Bachar Al-Assad depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, a affirmé dimanche qu’il ne normaliserait pas ses relations avec Damas malgré le retour du régime syrien dans la Ligue arabe. Reste à savoir si Bachar Al Assad participera au sommet arabe prévu le 19 mai à Riyad ?
500 000 victimes : pour quel résultat ?
La Syrie avait été suspendu en 2011 e en réponse à la répression brutale du président syrien, Bachar Al-Assad, contre les opposants après les soulèvements du ’printemps arabe’ de 2011. Cette guerre civile a fait plus de 500 000 morts, des dizaines de milliers de disparus et un tiers de la population exilée à l’étranger. L’insoutenable répression des manifestations puis la chasse impitoyable menée contre les dissidents aura donc porté ses fruits.
Al Assad a compté des soutiens importants pour son maintien. La Chine et la Russie ont bloqué les tentatives de sanction d’Assad au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, incitant les Etats-Unis et l’Union européenne à imposer des restrictions unilatérales contre lui, son gouvernement et ses partisans. L’Iran et la Russie ont joué un rôle déterminant dans le maintien de Bachar Al Assad et son clan au pouvoir.
L’Algérie est l’un des rares pays de la Ligue arabe à avoir maintenu des relations avec la Syrie de Bachar al Assad. Le prince héritier saoudien Mohamed Bensalmane a réussi là où a échoué Tebboune. Ce dernier n’a pas en effet réussi à faire revenir la Syrie lors du Sommet d’Alger le 1er novembre dernier.
Ce retour en grâce au sein de la Ligue arabe par est un retournement spectaculaire, sachant qu’en 2013, l’opposition anti-Assad avait pu occuper le siège de la Syrie lors d’un sommet de la Ligue arabe à Doha, au Qatar.
Il faut croire que ce retour de la Syrie s’inscrit dans la droite ligne de la reprise des relations diplomatiques entre Riyad et Téhéran. L’Iran, étant un soutien inconditionnel de Bachar Al Assad, a sans doute pesé pour permettre à la Syrie de sortir de son isolement.