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À peine les résultats tombés qu’un groupe de militaires passent à l’acte pour le nettoyage.
Plus de 48h d’attente pour un scrutin présidentiel de moins d’un million de votants, l’attente n’est pas moins longue.
Plus traumatisant seraient le couvre feu installé depuis samedi et la coupure d’internet et de certains médias dont RFI et France 24.
À l’issue de trois jours de comédie, le président de la commission électorale au Gabon annonce la réélection d’Ali Bongo président candidat qui, à vue d’œil, traine encore les séquelles d’une maladie qui l’a physiquement diminué.
Une aberration?
Aussitôt proclamé vainqueur avec 64,27% des voix, aussitôt balayé par un groupe de militaires qui prennent leur responsabilité en nettoyant les écuries d’augias.
Avec une candidature unique de l’opposition, avec en face un candidat épuisé par la maladie, l’hypothèse d’un score très serré aurait été peut-être acceptable. Mal joué, voilà qui ressemble à une mascarade. Un coup d’Etat de plus en Afrique dont l’annonce a été faite sur Gabon 24 une chaîne logée dans les locaux de la présidence.
La situation était prévisible. Le Gabon courait de gros risques avec la candidature du président sortant Ali Bongo. Son état de santé, rien que sur le plan physique, ne lui permettait pas de mettre le pied sur le starting block. S’il est vrai que les candidats subissent des tests médicaux avant validation de leur candidature, ici quelque chose doit avoir cloché. Peut-être que le collège des médecins désignés sont eux mêmes malades ou face aux pouvoirs et aux délices de la vie, ils ont rangé aux oubliettes le serment d’Hypocrate.
Parents et amis pas des moindres avaient conscience que tout n?l’allait pas rond; La France également. Mais ils ont laissé leur champion faire comme pour dire : même mort Ali peut diriger le Gabon, son Gabon, le Gabon des Bongo pourvu que leurs intérêts soient preservés.
Un nouveau coup d’Etat « légitime » au Gabon, celui-ci comme d’autres à venir, paraît bien justifiable et doir donner à nouveau, des insomnies aux rêveurs qui pensent que les propos de Macron et la pression sur Niamey avec l’affaire Bazoum, suffisent pour mettre terme aux coups d’Etat en Afrique.
Comme à l’accoutumé, on attend la France et l’Union Africaine pour sermoner les toiletteurs du Gabon.
Innocent Pato