0076/HAAC/01-2023/pl/P
Depuis la nomination de Monsieur Yvon Sana Bangui au poste du gouverneur de la Beac avec résidence à Yaoundé au Cameroun, rien ne va plus entre le directeur national de la Beac Ali Chaïbou et le président centrafricain Faustin Archange Touadéra. En cause : le rejet de sa candidature au poste du gouverneur, a – t – on appris des sources proches des deux hommes.
En effet, après lui avoir vainement promis la primature, au nom des critères de la géopolitique nationale, le président Faustin Archange Touadéra aurait ferment confié à ce dernier, lors de leurs nombreuses rencontres nocturnes, qu’il usera de toutes ses prérogatives statutaires du président de la Conférence des Chefs d’Etat de la Cemac pour proposer et imposer sa candidature. Rassuré et convaincu que la parole donnée sera scrupuleusement respectée, Monsieur Ali Chaïbou, en bon musulman pratiquant et tenu par l’obligation de réserve en sa qualité de fonctionnaire international, s’est résolument engagé à garder l’information hautement confidentielle.
C’est ainsi que les journaux en ligne Ecomatin et Letsunami.net qui ont braqué leurs caméras sur la candidature de Monsieur Yvon Sana Bangui et les différents potentiels candidats à ce poste, et dont les informations sont toujours considérées comme crédibles, n’ont jamais cité son nom dans leurs publications. Même Jeune Afrique, dans son article intitulé « Qui pour succéder au Tchadien Abbas Mahamat Tolli à la Beac? », publié le 8 septembre 2023, n’a même pas fait mention de son nom. C’est dire que le directeur national de la Beac était si sûr et certain de la promesse, à lui faite par le président centrafricain, qu’il a pris toutes les dispositions pour que rien ne puisse fuiter. Malheureusement son désenchantement a été cruel, lorsque le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a proposé une autre candidature, celle d’un simple informaticien qui est loin de disposer de tous les pré-requis dans les domaines économique, juridique, monétaire ou financier pour occuper un tel strapontin. Que s’est – il passé pour que le président centrafricain puisse porter finalement son choix sur une autre personne que lui ? De quelles plus – values techniques meilleures que les siennes pouvait se prévaloir l’autre ?
Selon les textes, le pays doit proposer trois candidats au poste. Leurs dossiers sont examinés par le conseil d’administration, qui émet un avis conforme, puis transmis au comité ministériel de l’Umac, laquelle, à son tour, soumet ses propositions à la conférence des chefs d’État. Une démarche rarement suivie, puisque les noms des deux derniers gouverneurs – l’Équatoguinéen Lucas Abaga Nchama et le Tchadien Abbas Mahamat Tolli – n’ont été connus qu’en plein conclave des chefs d’Etat. Cela s’est aussi vérifié le 17 mars, à Yaoundé, lors du sommet de la Cemac qui a vu la désignation du vice-gouverneur, du secrétaire général et des trois directeurs généraux formant, avec le gouverneur, le gouvernement de la banque centrale. Le Cameroun et la Guinée équatoriale ayant fait entorse aux statuts. Ayant la possibilité de faire entendre sa voix à la première étape du processus, Paris redoute d’autant plus une nouvelle anomalie à la gouvernance qu’il s’agit de la RCA et de ses préférences russes en matière politico-diplomatique.
C’est donc conformément au principe de rotation qu’un Centrafricain doit remplacer le Tchadien Abbas Mahamat Tolli. Seulement, le président centrafricain ne s’est pas rendu à Yaoundé avec trois (3) candidatures, mais plutôt une candidature, non pas celle du directeur national de la Beac Ali Chaïbou, mais celle de son parent direct, Monsieur Yvon Sana Bangui. D’où la colère de son Ami Ali Chaïbou. L’homme rumine son total abattement et prépare soigneusement sa vengeance. Une vengeance noire, selon ses proches.
Ces sources affirment et soutiennent que Ali Chaïbou est un nom qui résonne dans les couloirs de la Banque des États de l’Afrique Centrale. Depuis 2013, il occupe le poste de Directeur National de cette institution financière. Son parcours est jalonné de réalisations et d’engagements pour la stabilité économique de la région. Lorsque la nouvelle gamme de billets a été introduite en 2020, Ali Chaïbou a joué un rôle clé dans cette transition. Ces billets, qui conservent leur cours légal, ont été conçus pour améliorer l’efficacité des transactions et renforcer la confiance dans la monnaie commune de la CEMAC. En tant que secrétaire général du Conseil National du Crédit, Ali Chaïbou a également contribué à la mise en place d’un cadre de concertation pour l’amélioration des affaires. Son optimisme pour la croissance économique de la République centrafricaine est palpable, et il continue de servir sa patrie avec abnégation. Sous sa direction, la BEAC a évolué, et son engagement envers la stabilité financière et le développement économique reste inébranlable. Ali Chaïbou incarne la vision d’une Afrique centrale prospère et unie, où la monnaie commune est un pilier essentiel de la coopération régionale.
Depuis 2016, Ali Chaïbou a toujours été loyal et fidèle au président centrafricain Faustin Archange Touadéra. Si son nom a été cité parmi les soutiens du président dans les préfectures de la Bamingui – Bangoran et de la Vakaga, lors des affrontements inter – communautaires de 2019 et 2020 dans l’objectif visait à l’affaiblissement de la puissance militaire du FPRC, il a été aussi de beaucoup dans le retour de la paix dans cette région et l’implémentation du parti MCU. Il a enfin soutenu les manœuvres de la modification de la constitution et l’adoption de la nouvelle, suite aux consultations référendaires de juillet 2023. Fort de tous ses loyaux services rendus au président centrafricain et à l’Etat, en retour, ne devait – il pas s’attendre à cette promotion ? Est – il seulement possible qu’il puisse lui réserver une si désagréable surprise, allant jusqu’à proposer un moins que rien en lieu et sa place ? Quelle si étrange ingratitude ?
Il y a de quoi à ce que le directeur national de la Beac Ali Chaïbou soit aujourd’hui totalement déprimé ; n’importe qui à sa place pourrait avoir le même état d’âme.
Il y a quoi à ce que le président centrafricain puisse prendre toutes ses précautions pour ne pas être surpris de la réaction de son Ami d’hier dont le nom figure parmi ceux des Centrafricains qui ont financé la Séléka. Qui peut le plus peut le moins, dit l’adage !