0076/HAAC/01-2023/pl/P
La Confédération africaine de football (CAF) a sans surprise pris fait et cause pour le club marocain la Renaissance sportive de Berkane et la Fédération marocaine dans l’affaire des maillots du club cité floqués de l’image du territoire marocain englobant celui de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en violation des statuts de la CAF, du règlement de l’équipement de la CAF, de l’article 4 des statuts de la FIFA (non-discrimination et racisme), le règlement de l’IFAB (ex-international Board), ainsi que la Charte olympique qui interdit tout slogan ou manifestation politique, sous quelque forme que ce soit, lors de compétitions sportives.
Malgré tout ce qui précède, des articles tous contraignants, la CAF est passée outre. Les échanges épistolaires entre la Fédération algérienne de football (FAF), son club affilié (USM Alger), et la CAF pour faciliter l’organisation du match aller de la Coupe de la Confédération USMA-RS Berkane (Maroc), la CAF et son comité des compétitions interclubs n’ont rien voulu savoir.
L’instance faîtière du football continental a encouragé le club marocain à revendiquer le droit de jouer le match aller (programmé hier soir au stade du 5 Juillet) avec les maillots objet du litige. C’est un précédent grave.
La CAF a violé ses propres statuts et règlements en validant les maillots de Berkane portant une transcription d’un message de nature politique.
Les responsables de la CAF fort de l’impunité que leur confère la proximité du puissant dirigeant marocain Fouzi Lakjaa, membre du comité exécutif de la FIFA et de la CAF (ès-qualité), qui régente la CAF avec la complicité du président Patrice Motsepe et de ses lieutenants dociles, ils ont décidé de s’asseoir sur les règlements et statuts de la CAF et de la FIFA pour s’attirer les bonnes grâces de leur généreux bienfaiteurs qui sait les accueillir à Agadir, Rabat et Casablanca.
Toutes les tentatives de la Fédération algérienne d’alerter la CAF sur la menace qui pèse sur les deux matches entre les deux clubs maghrébins en demi-finale de la Coupe de la Confédération ont été vaines. Le 16 avril, la FAF avait «exposé sa vive préoccupation quant à l’éventuelle utilisation par le club RSB de signes distinctifs à connotation politique sur le maillot en violation des textes réglementaires».
La réponse de la CAF a été une fin de non-recevoir. Pire. La CAF lui a précisé qu’elle avait validé la demande et le maillot de Berkane. Le jour de la réunion technique, samedi, le responsable de la commission des compétitions de la CAF, l’Egyptien Emad Shenouda, présent à Alger, a reçu une correspondance de la CAF lui confirmant que Berkane jouera avec le maillot portant un signe politique.
Encouragés par le geste de la CAF, les dirigeants de Berkane ont fait savoir que sans le maillot ramené dans leurs bagages ils ne joueront pas. La FAF a réagi en adressant une correspondance à la CAF lui rappelant que sa décision aura des conséquences sur la tenue du match. Hier, quelques heures avant le match qui, finalement, n’aura pas lieu conformément au plan élaboré dans les laboratoires du makhzen et de la CAF.
La FAF a été destinataire, quelques heures avant l’horaire du match de la réponse de la Confédération lui faisant savoir que «l’appel interjeté par la FAF contre la décision de la commission interclubs de la CAF du 20 avril 2024 est rejeté, la décision de la commission interclubs de la CAF du 20 avril 2024 est confirmée, toutes les autres requêtes ou demandes sont rejetées et que conformément à l’article 48 alinéa 3 des statuts de la CAF, cette décision est susceptible de recours auprès du TAS (Lausanne)… »
A présent, la FAF va demander à la CAF de lui transmettre la décision motivée telle que prescrite dans le chapitre Procédures (délai de recours, prise de décision, forme et contenu de la prise de décisions), telles qu’énoncées dans 3 articles des statuts de la FIFA. Le recours au TAS n’est pas suspensif.
Donc, les délais de recours au TAS (10 jours) ne prendront effet qu’à partir du premier jour où la décision motivée parviendra à la FAF. Ce qu’il faut retenir c’est que la CAF a violé de manière caractérisée plusieurs articles de ses statuts, de son règlement de l’équipement (articles 59 et 60 qui précisent : «Tout message de nature politique ou autre est interdit sur tous les articles d’équipement mentionnés dans ce chapitre…tout comme la publicité du sponsor, de même que tout message de nature politique ou autres sont interdits… ».
La loi 4 (IFAB) précise « l’équipement ne doit présenter aucun slogan, inscription où image à caractère politique, religieux ou personnel. Les joueurs ne sont pas autorisés à exhiber de slogans, messages ou images à caractère politique…»
Tous ces éléments (de l’article 116 du code disciplinaire de la FIFA) et bien d’autres seront portés à la connaissance du TAS de Lausanne qui n’aura aucune difficulté à vérifier que la CAF n’a pas observé ses statuts et règlements pour annuler toutes ses décisions.
A présent, il reste à la FAF de saisir la commission de l’éthique de la FiFa pour ouvrir une procédure contre la CAF pour non-respect des statuts.
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