0076/HAAC/01-2023/pl/P
Embourbé dans une aventure politique tumultueuse, l’opposition parlementaire se trouve dans un dilemme qui manque d’arguments fertiles. Faut il siéger ou ne pas siéger ? pour répondre à cette question, l’on ne peut faire abstraction du traitement qu’a réservé ces partis politique à la législature sortante pourtant laborieuse.
Il y’a de cela quelques mois, l’ANC, la DMP, ADDI, le FDR et d’autres partis ne manquaient pas seulement de jouer un simple role d’acteur de l’opposition. Ils étaient plutôt acharnés à boycotter toute proposition et projet de loi émanant de ceux qui y siégeaient.
Auront-ils des résultats politiques probants que les sortants? Tout semble à croire que la configuration actuelle de l’Assemblée nationale ne donne aucune chance aux élus de l’opposition.
Hormis cet argument, l’opposition parlementaire se retrouve en difficulté en raison de ses propres déclarations et de sa posture politique très peu enviable. Comment s’accommoder d’un régime politique et d’une nouvelle constitution qu’on a combattu vigoureusement ? Ils semblent honteusement faire avec le nouveau dispositif normatif sans gêne.
Aimé GOGUE de l’ADDI qui aujourd’hui savoure le perchoir en tant que doyen en âge était il y’a quelques semaines l’un des initiateurs d’une revendications contre la réforme constitutionnelle. L’on se rappelle encore de la conférence de presse dispersée par les forces de l’ordre au siège de l’ADDI à Agoe. « C’est un honneur et un réel plaisir de m’acquitter de cette tâche(…) » déclarait-il fièrement.
Brigitte ADJAMAGBO de la DMP a promis mener la vie dure aux députés d’UNIR. Pourtant ces même députés ont entamé l’examen de l’amendement du règlement intérieur le même jour de l’ouverture de la session de plein droit sans prendre en compte les humeurs du député de l’opposition membre de la commission.
Ne disposant aucune marge de manœuvre face à la majorité parlementaire, l’on peut sceller précocement l’échec cuisant des partis d’opposition à l’hémicycle. L’écart semble trop grand pour dérouter la majorité parlementaire dans une procédure législative.
Rappelez-vous des contestations tous azimuts de Mme ADJAMAGBO, de M. J-P FABRE et de Maitre APEVON sur des sujets qui suscitent l’unanimité des togolais.
De telles incohérences sont inadmissibles et préjudiciables au débat démocratique dans notre pays.
La contestation des résultats et la remise en cause de la CENI semblent aussi être des souvenirs lointains. La DMP, cette coalition de parti politique enchaine des déclarations dépourvues de sens, les autres semblent se ressaisir.
D’ailleurs l’ANC et le FDR n’étaient pas là lors de la session de plein droit. D’après certaines indiscrétions, ces derniers auraient pris la décision de ne pas siéger. L’on peut les accorder le mérite d’un minimum de cohérence.
L’opinion publique très exigeante de l’éthique politique discréditera l’opposition parlementaire qui acceptera siéger.