L’exode des médecins algériens vers la France constitue un phénomène particulièrement marquant, révélateur des déséquilibres mondiaux en matière de main-d’œuvre médicale. En effet, l’Algérie est le principal fournisseur de médecins non européens exerçant en France. Cette migration est largement facilitée par la maitrise de la langue française et les opportunités professionnelles.
Une récente étude de l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (IRDES) a examiné le potentiel des médecins étrangers à répondre aux besoins des zones médicalement sous-dotées en France. Cette analyse intervient dans un contexte de débat politique sur l’article 3 de la nouvelle loi Darmanin, qui envisage un titre de séjour spécifique pour les professions en tension, notamment dans le secteur de la santé.
Selon l’étude de l’IRDES, les médecins généralistes étrangers jouent un rôle crucial dans l’amélioration de l’offre de soins dans les régions mal desservies. En 2023, la France comptait 29’238 médecins généralistes étrangers, représentant 12,5 % du total des généralistes. Parmi eux, 55 % viennent de pays non membres de l’Union européenne, dont 37,4 % sont Algériens, 10,4 % Tunisiens et 9,5 % Syriens. En ce qui concerne les médecins européens, les principaux contributeurs sont la Roumanie (42,5 %), la Belgique (15,3 %) et l’Italie (14,6 %).
La France, comme beaucoup d’autres pays européens, est confrontée à une pénurie persistante de personnel médical. Cette crise dans le secteur hospitalier a incité le gouvernement à envisager des mesures pour attirer davantage de médecins étrangers afin de combler les lacunes dans le système de santé. Pour faire face à cette crise, le gouvernement a lancé une nouvelle carte de séjour pluriannuelle dénommée « Talent – professions médicales et de pharmacie ». Cette initiative a pour but de simplifier l’arrivée de médecins qualifiés de l’étranger, facilitant ainsi leur intégration dans les hôpitaux français.
L’augmentation du nombre de médecins étrangers en France offre des opportunités significatives pour combler les déserts médicaux et renforcer l’accès aux soins dans les zones rurales. Cependant, elle soulève également des défis en matière d’intégration, de reconnaissance des diplômes et de qualité des soins. Les effets de cette présence croissante sur le système de santé français sont l’objet de discussions et d’analyses continues.
Un autre défi s’impose, c’est celui de la rémunération. En effet, ces médecins étrangers ont un salaire allant de 1500 euros par mois à 2200 euros, bien qu’ils effectuent les mêmes tâches que leurs collègues français. Cette situation devient de plus en plus difficile à endurer.
Observ’Algérie