Divers : Les routes de la bière

Toutes les images ont leur contraste et celle-ci ne peut pas déroger à la règle. Sur les routes de Kabylie et quelques autres pans résiduels de notre vaste et beau pays, vous ne pouvez pas la rater, à moins que vous soyez aveugle. Les routes sont jonchées de bouteilles et de cannettes.

Les chemins de traverse et par endroits d’étroits sentiers qui auraient pu y échapper, aussi. Qu’on s’explique pas : il n’y a en la matière ni fausse image, ni exagération, ni cliché, ni mythe, ni stigmatisation. Il faudra certainement chercher d’autres raisons plus profondes et penser des solutions plus efficaces mais les faits sont les faits. Il y a peut-être des localités qui font plus d’efforts pour que le «spectacle» soit moins écœurant et les conséquences moins douloureuses.

Il y en a d’autres où les «conditions objectives» liées à la disponibilité des produits et au confort général du consommateur sont meilleures. Mais tout ça ne fait qu’atténuer le «phénomène» et réduire les dégâts sur l’environnement et plus généralement sur le cadre de vie. Ce n’est en plus pas gagné en termes de volume physique de la «matière» et partant du niveau de nuisance qui en résulte. Sur ces routes et… prolongements périphériques, ce sont d’abord les yeux qui souffrent.

D’abord parce que les amas de bouteilles cassées et de cannettes écrasées sur des distances parfois ahurissantes, ce n’est pas vraiment ce qu’on peut offrir de plus agréable à la vue. Ceci, dans l’absolu. Sinon, ce n’est pas très compliqué de se rendre compte de ce qui vient dans la foulée. Ces «étendues» de déchets toxiques, dangereux et affreusement laids, s’installent sur des espaces… boisés ou herbacés dont ils réduisent la superficie déjà problématique. Bien sûr, on peut toujours estimer que sous couvert de protection de l’environnement et d’hygiène de vie, il y a une guerre idéologique à l’alcool comme ingrédient convivial de la vie moderne. C’est loin d’être une vue de l’esprit.

Pour autant, on ne peut pas non plus en faire un argument pour relativiser la responsabilité de ceux qui pourrissent la vie sur nos routes et de plus en plus au-delà, y compris là où on ne peut pas l’imaginer. J’ai évoqué, il y a quelques mois, dans ce même espace, un amoncellement de bouteilles de bière aperçu dans le périmètre clôturé d’un vestige historique aussi précieux que le «tombeau de la chrétienne», sur les hauteurs de Tipaza !

Et quand je parle de responsabilité et de… responsables, ils sont plus nombreux et «variés» qu’on ne le pense. Et puis, les bouteilles et les cannettes ne contiennent pas que de la bière et du vin et les braves compatriotes les plus exemplaires en matière de civisme environnemental et de civisme tout court ne se recrutent pas forcément parmi les amateurs de… gazouze !

Le soir d’Algérie

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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