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L’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes. C’est sans doute déjà l’un des effets les plus tangibles du réchauffement climatique. Et des chercheurs nous préviennent que, sans une réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre, la situation pourrait très rapidement devenir hors de contrôle.
Les événements météorologiques extrêmes constituent une part disproportionnée des impacts réalisés du réchauffement climatique. Les vagues de chaleur, par exemple, peuvent provoquer un stress thermique et une mortalité excessive des personnes et du bétail, un stress pour les écosystèmes, une baisse des rendements agricoles, des difficultés de refroidissement des centrales électriques et des perturbations dans les réseaux de transports. Les précipitations extrêmes, quant à elles, peuvent entraîner des inondations et des dommages aux habitations, aux infrastructures, aux cultures et aux écosystèmes, une érosion accrue et une réduction de la qualité de l’eau.
Il n’y a pas que le réchauffement pour intensifier les phénomènes météorologiques extrêmes
Et les scientifiques nous annoncent déjà depuis un certain temps que le réchauffement climatique rendra de tels événements plus fréquents, plus intenses et plus longs. Aujourd’hui, des chercheurs du Centre Cicero pour la recherche internationale sur le climat (Norvège) soutenus par d’autres de l’université de Reading (Royaume-Uni) vont plus loin encore. Dans la revue Nature Geoscience, ils montrent que les phénomènes météorologiques extrêmes risquent de se renforcer rapidement dans les 20 ans qui viennent. En cause, en plus du changement climatique en lui-même, à la fois des interactions entre le réchauffement anthropique et les variations naturelles du climat et des mesures visant à améliorer la qualité de l’air – car la pollution atmosphérique masque jusqu’ici parfois certains effets du réchauffement.
Selon les modèles climatiques, dans un scénario d’émissions qui resteraient à un niveau élevé, de grandes parties des régions tropicales et subtropicales devraient connaître un fort taux de changement aussi bien du côté des extrêmes de température que de celui des extrêmes de précipitations. Près des trois quarts de la population mondiale seraient touchés. Une atténuation de nos émissions nous maintenant dans les limites de l’Accord de Paris sur le climat, en revanche, ferait chuter cette proportion à 20 %.
S’adapter à une météo extrême dès aujourd’hui
« Dans le meilleur des cas, nous calculons que des changements rapides affecteront 1,5 milliard de personnes. La seule façon de faire face est de se préparer à une situation avec une probabilité beaucoup plus élevée d’événements extrêmes sans précédent, dès les dix ou vingt prochaines années », assure Bjørn Samset, chercheur, dans un communiqué de l’université Reading.
Futura-Sciences