0076/HAAC/01-2023/pl/P
Devant le Tribunal pour une affaire de 15 millions de FCFA, le pasteur menace d’exterminer la famille… Le mardi 5 novembre 2024, S. Sori, pasteur-missionnaire de son état était devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre des faits de violation de domicile, menaces sous condition, injures publiques et coups et blessures volontaires. À la barre, l’accusé a reconnu les faits et a imploré la clémence du Tribunal.
Tout a commencé le 15 septembre 2024, lorsque que S. Sori se rend chez dame Compaoré pour réclamer le paiement de ses 15 millions de FCFA qui représenterait une commission sur la vente d’un terrain que le défunt mari de dame Compaoré lui aurait promis. En l’absence de la maîtresse des lieux, S. Sori s’emporte et menace d’exterminer la famille si toutefois, on ne lui remet pas son argent. S’en suivra une vive altercation entre l’accusé et les filles de dame Compaoré venues ouvrir le portail. Sur place, S. Sori menace de tuer les deux filles de dame Compaoré et rendre leur mère aveugle avant d’en finir avec elle.
Le prévenu va plus loin en traitant dame Compaoré et ses filles de prostituées, imbéciles et bâtardes et tente d’asséner un coup à l’une des filles, un coup évité de justesse grâce à l’intervention de l’autre fille. Manque de pot pour lui, toute la scène a été filmée et portée à la police pour soutenir la plainte que la famille a déposée.
Sous la colère …
A la barre, l’accusé ne nie pas les faits. Il reconnaît être allé loin sous la colère. Cependant, il relate l’histoire des 15 millions de FCFA que le défunt monsieur Compaoré lui aurait promis. Il expliqu’en effet, que monsieur Compaoré était son ami de longue date et avant sa mort, il lui avait demandé de trouver un acquéreur pour son terrain qu’il mettait en vente. Il indique que sieur Compaoré l’avait promis qu’il allait lui donner 15 millions de FCFA s’il réussissait à vendre le terrain. C’est ainsi qu’il a pu vendre le terrain à 200 millions de FCFA, mais malheureusement, sieur Compaoré décède avant de lui donner l’argent. L’accusé raconte qu’après le décès, il a porté à l’attention de la veuve, c’est-à-dire dame Compaoré, l’accord qui existait entre lui et son mari. Mais dame Compaoré l’a fait comprendre qu’elle n’était pas au courant de cette histoire de 15 millions de FCFA. S. Sori décide alors de porter l’affaire devant la grande famille Compaoré, mais n’aura pas également gain de cause. C’est ainsi, dit-il, rouge de colère pour ce qu’il estime être une injustice, il est allé réclamer son dû chez dame Compaoré.
« Une promesse du défunt », selon l’accusé
Cependant, le Tribunal fait observer à l’accusé qu’en réalité le terrain a été vendu à 250 millions de FCFA et 50 millions de FCFA de commission a été reversée aux démarcheurs et que les démarcheurs lui ont donné 10 millions de FCFA en guise de commission. Pourquoi aller encore réclamer 15 millions de FCFA à la famille ?, a bien voulu savoir le Tribunal. Et au prévenu de répondre qu’il n’était pas courant que le terrain a été vendu à 250 millions de FCFA, mais à 200 millions de FCFA et reconnaît avoir reçu effectivement 10 millions de FCFA. Pour la somme de 15 millions de FCFA réclamées à la famille, il dit que cela est dû au fait que sieur Compaoré lui avait promis cette argent avant sa mort.
Et au Tribunal de lui demander s’il dispose d’un papier ou d’une note verbale ou encore un témoin qui puisse attester que sieur Compaoré lui avait promis 15 millions de FCFA à l’issue de la vente du terrain. L’accusé affirme que dame Compaoré était témoin de la promesse de son mari. Une affirmation réfutée par la plaignante. Pour ce qui est de la violation de domicile et des coups et blessures volontaires, l’accusé ne reconnait pas les faits, il dit être resté sur le seuil du portail et n’a pas porté de coups aux filles de dame Compaoré.
Alice, fille de dame Compaoré, confie que l’accusé est d’abord venu à 7 heures demandé après sa maman, mais elle a répondu que sa mère était sortie. Sur le coup de 9 heures 30 minute l’accusé est revenu taper à la porte à grands coups et lorsqu’elle a ouvert, l’accusé a commencé à proférer des menaces et des injures. Des propos corroborés à la barre par sa sœur Carine ainsi que la vidéo de la scène que le Tribunal a pu visionner.
» Les faits sont graves », selon la defense.
Pour la partie civile, les faits remontent en réalité avant le décès de sieur Compaoré, car l’accusé harcelait ce dernier pendant qu’il était couché avec sa maladie pour cette affaire de 15 millions. Pour la défense de la partie civile, les faits sont graves, car l’accusé a forcé le passage pour s’introduire dans le domicile des Compaoré les menacer et la famille a subi un traumatisme, une humiliation et que la mémoire du défunt sieur Compaoré a été sali. En guise de réparation, il a réclamé 200 000 FCFA, pour les soins divers que dame Compaoré a eu à suivre, un million de FCFA pour le préjudice moral et 500 000 FCFA au titre des frais exposés.
Pour le parquet, les faits sont suffisamment établis et l’infraction est constituée et la vidéo l’atteste. Pour ce qui est des coups et des blessures volontaires, en l’absence d’un certificat d’incapacité de travail et de constat de blessures, le procureur a demandé au Tribunal de requalifier les faits en voie de fait. En guise de répression, le parquet a requis 12 mois de prison et 500 000 FCFA d’amende le tout assorti de sursis.
L’accusé a reconnu son tort et a imploré la clémence du Tribunal. Le verdict a été mis en délibéré pour le 19 novembre 2024.
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