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Le mariage servait, initialement, non pas simplement à unir deux êtres, mais à acter devant la société que leur union donnerait la vie. La contrepartie, c’est que la société s’engageait à protéger l’enfant si les parents venaient à avoir des problèmes ou à mourir. Le mariage aujourd’hui n’est plus du tout axé autour de ce principe, mais bien plus autour de l’union des deux êtres par « amour ». Même si de nombreuses unions sont aujourd’hui stériles.
Il avait aussi une autre utilité : celui de protéger la femme. La nature polygame de l’homme le pousse à « aller voir ailleurs ». Le mariage permettait de rendre coupable non pas de simple adultère, mais de rendre coupable d’une véritable trahison envers la société et ses proches par l’acte de tromperie. La pression sociale était bien plus impactante. L’homme volage n’avait aucun intérêt à se faire prendre. Cela garantissait plus de stabilité à la femme, et plus de droiture à l’homme. N’oublions pas que la femme dépendait de l’homme, et que son départ équivalait à la mort. Ce qui n’est aujourd’hui plus du tout le cas.
Le problème posé est le suivant : le mariage n’est plus la garantie de protection de la descendance, mais le « summum » de l’union de deux êtres. En quelques sortes, c’est aujourd’hui la preuve d’amour ultime. Or, l’amour étant éphémère (autant biologiquement que psychologiquement), le summum atteint, il ne pourra jamais y avoir mieux dans la relation que ce jour J. Notre société nous pousse à croire que la vie est un enchaînement de plaisirs, or un mariage est toujours, par définition, une baisse de plaisir. Les tracas du quotidien, la routine, le manque de « surprise », tous ces éléments font sombrer les couples vers un ennui et une frustration qu’ils n’avaient pas prévus. Ennui qui est pourtant la norme de toute vie (célibataire, marié, divorcé, polygame, etc.). Cette incompréhension de cette constante pourrait être facilement assimilable au caprice d’adolescents en voulant toujours plus, ce qui explique l’échec du mariage. On remarquera d’ailleurs souvent l’accusation pour justifier la fin d’un mariage, pour ne jamais se remettre en question soi-même. Notamment sous les termes « pervers narcissique » (terme-valise surexploité), « gamin », etc. Pour l’épouser, aucune difficulté, pour rester avec, c’est plus compliqué.
De plus, le mariage (et son corrolaire, le divorce), sont deux marchés très florissants. Ils sont aussi très sécurisants pour les femmes (qui s’assurent de la sorte près de 80% de « victoires » lors de divorces). Les entreprises ne feront donc rien, de manière très compréhensible, pour faire réflechir à deux fois les individus désirant se marier. Au contraire : salon du mariage, bijouteries, etc, font de gros profits. On parle même d’introduire un salon du divorce. Tout un programme, très rentable en tous cas. Une façon comme une autre de réunir famille, amis, et collègues, pour bien s’amuser le temps d’un soir, avant l’inévitable redescente.
En bref, si je devais résumer, les mariages ne durent plus car ils ont perdu leur essence. Ils n’ont pas la même signification qu’ils avaient auparavant. Ils sont désormais des fêtes auxquelles on participe plusieurs fois dans sa vie, pour clôturer une histoire d’amour. Le terme mariage a été perverti et devrait plutôt s’appeler « fête d’amour maximum » ou encore « début de la fin ». Le plus dramatique dans cette conception adolescente du couple, c’est que dans 100% des cas, ce sont les enfants qui trinquent.