La situation en Guinée a été examinée le mercredi 8 septembre par les chefs d’État de la Cédéao réunis en sommet extraordinaire virtuel, 72 heures après le coup d’État qui a renversé le président Alpha Condé à Conakry ; des sanctions ont été annoncées.
Des sanctions a minima, pour l’instant. Certes, la Cédéao « réaffirme son opposition sans réserve à tout changement politique par des moyens non constitutionnels », et « condamne avec la plus grande vigueur ce coup de force ». La Guinée est donc suspendue, mais évite les mesures économiques, comme l’arrêt des échanges commerciaux ou la fermeture des frontières. L’organisation n’a pas non plus décidé de sanctions individuelles – gels des avoirs ou interdiction de voyager – contre les putschistes.
Dès l’ouverture de ce sommet virtuel, le président du Ghana Nana Akufo-Addo avait évoqué une « violation claire » de la charte de bonne gouvernance de la Cédéao et « un incident malheureux et regrettable » pour qualifier le coup d’État mené par les forces spéciales, emmenées par le colonel Mamady Doumbouya. Dès dimanche, la Cédéao avait déjà condamné la prise de pouvoir par les militaires, et l’arrestation du président Alpha Condé.
Alors que la suite des événements reste floue, la Cédéao dépêche une délégation ce jeudi en Guinée pour rencontrer les responsables de la junte. Il sera notamment question du sort d’Alpha Condé. L’organisation exige une nouvelle fois « le respect de l’intégrité physique » et « la libération immédiate et sans condition » du président renversé.
Notons que après ce sommet virtuel. Abdoulaye Oumou Sow, responsable de la communication du Front national pour la défense de la Constitution, n’est pas surpris par la position de la Cédéao, mais regrette que l’organisation régionale n’ait pas réagi avant le coup d’État.