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Longtemps considéré comme un allié de la santé pour sa richesse en calcium, le lait de vache est aujourd’hui au centre d’un débat scientifique. Certaines études pointent un possible lien entre sa consommation et une augmentation du risque de cancer du sein chez la femme et de la prostate chez l’homme.
En 2020, une vaste étude américaine menée sur plus de 50 000 femmes a mis en évidence une association entre une consommation élevée de lait et un risque plus important de cancer du sein. Selon les auteurs, boire quotidiennement un ou plusieurs verres pourrait accroître ce risque de 20 à 50 %. Chez les hommes, plusieurs recherches suggèrent qu’une forte consommation de produits laitiers, notamment le lait et les apports élevés en calcium, serait associée à une légère hausse du risque de cancer de la prostate.
Cependant, les spécialistes rappellent que ces résultats proviennent d’études observationnelles, qui ne démontrent pas de lien de cause à effet. D’autres travaux scientifiques aboutissent à des conclusions différentes, soulignant un effet neutre, voire protecteur, surtout avec les produits fermentés comme le yaourt. Les grands organismes internationaux, tels que le World Cancer Research Fund et l’American Institute for Cancer Research, ne classent d’ailleurs pas le lait parmi les aliments cancérigènes. Ils évoquent uniquement des preuves limitées pour le cancer de la prostate et jugent les données insuffisantes pour le cancer du sein, tout en reconnaissant un effet protecteur contre le cancer colorectal.
Pour de nombreux nutritionnistes, le message reste le même : inutile de diaboliser le lait, mais la modération est de mise. Une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes et fibres, demeure la meilleure protection face aux risques de cancer.
Daniel GABA DOVI (stagiaire)