Togo : Des témoignages accablants sur la répression des manifestations

Au Togo, des voix s’élèvent pour dénoncer la violence des forces de sécurité lors des récentes manifestations. Selon Amnesty International, au moins sept personnes ont perdu la vie entre le 26 et le 30 juin à Lomé, tandis que d’autres sont portées disparues.

Les récits recueillis par l’organisation dressent un tableau sombre. Des témoins affirment que des militaires et des hommes en civil ont frappé, humilié et enlevé des manifestants. Un adolescent de 17 ans raconte avoir été détenu cinq jours dans des conditions inhumaines, sans eau ni soins. Plusieurs habitants évoquent aussi des intrusions armées dans leurs maisons, suivies de passages à tabac.

Les corps de certaines victimes ont été retrouvés dans la lagune de Bè et d’autres plans d’eau. Des familles contestent la version officielle qui évoque de simples noyades et assurent que leurs proches ont été abattus. Trois personnes restent introuvables depuis le 27 juin.

Ces violences surviennent après l’adoption d’une nouvelle Constitution qui renforce le pouvoir du président Faure Gnassingbé. L’opposition dénonce un “coup d’État constitutionnel”. Dans ce climat tendu, les autorités ont coupé l’accès à Internet et aux réseaux sociaux, accentuant la colère des citoyens.

Amnesty International et plusieurs organisations de la société civile appellent à des enquêtes indépendantes et à la fin des violences. Mais pour de nombreux Togolais, la peur et la méfiance dominent désormais le quotidien.

Daniel GABA DOVI (stagiaire)

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *