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C’est un basculement historique dans le classement des grandes fortunes mondiales : Larry Ellison, cofondateur et président exécutif d’Oracle, vient de dépasser Elon Musk pour devenir l’homme le plus riche du monde.
Sa fortune atteint désormais 393 milliards de dollars, contre 385 milliards pour le patron de Tesla et SpaceX.
Ce renversement spectaculaire est dû à une hausse record de 40 % de l’action Oracle en une seule séance, portée par des résultats trimestriels exceptionnels et une explosion de la demande en services cloud et intelligence artificielle. Ellison, qui détient près de 43 % du capital d’Oracle, a vu sa richesse personnelle bondir de 101 milliards de dollars en quelques heures, un record absolu dans l’indice Bloomberg des milliardaires.
À 81 ans, Larry Ellison incarne une stratégie de croissance discrète mais redoutablement efficace. Tandis que Musk reste exposé aux fluctuations du marché automobile et spatial, Ellison capitalise sur la stabilité du secteur logiciel et sur des contrats massifs avec des géants de l’IA comme OpenAI, Nvidia et Meta. Oracle devient ainsi un pilier technologique incontournable, capable de rivaliser avec Amazon Web Services et Microsoft Azure.
Mais ce changement de leadership financier ne se résume pas à une simple variation boursière. Il illustre une mutation profonde dans les dynamiques de pouvoir économique : la richesse ne repose plus uniquement sur l’innovation spectaculaire ou la médiatisation, mais sur la consolidation stratégique, la maîtrise des infrastructures numériques et l’anticipation des besoins industriels en puissance de calcul. Oracle, longtemps perçu comme un acteur traditionnel du logiciel, s’impose désormais comme un fournisseur central de l’économie algorithmique mondiale.
Ellison, souvent en retrait médiatique par rapport à Musk, démontre que la vision long terme, la concentration patrimoniale et l’investissement dans les couches invisibles de l’infrastructure numérique peuvent générer des gains colossaux. Sa montée en puissance est aussi le reflet d’un basculement générationnel dans la Silicon Valley : du spectaculaire au structurel, du disruptif au fondamental.