Le groupe Wagner, une histoire complexe et internationale

Créé en mai 2014 par l’oligarque russe Evgueni Prigojine, proche du Kremlin, et Dmitri Outkine, ancien officier des forces spéciales russes, le groupe Wagner est une organisation paramilitaire privée russe. Initialement active en Ukraine lors de l’annexion de la Crimée et la guerre du Donbass, cette force non officielle est rapidement devenue un acteur clef des conflits internationaux.

Au fil des années, Wagner a étendu ses opérations en Syrie (notamment lors de la bataille de Palmyre en 2016) et dans plusieurs pays africains comme le Mali, la République centrafricaine, la Libye, et le Mozambique. Le groupe mêle activités militaires et économiques, notamment à travers l’exploitation de ressources naturelles dans ces régions.

Malgré des dénégations officielles, Prigojine a reconnu en 2022 avoir fondé Wagner. Le groupe entretient un lien ambigu avec l’État russe, souvent vu comme un prolongement officieux des ambitions militaires et géopolitiques russes, tout en permettant à la Russie de garder un « déni plausible » sur ses engagements militaires.

Wagner est aussi controversé. Il est accusé d’avoir commis des violations des droits humains et des crimes de guerre, comme lors du massacre de Moura au Mali en 2022. En juin 2023, une rébellion menée par Prigojine contre les forces armées russes a marqué un tournant dans l’histoire du groupe, se soldant par un accord négocié après un bref déploiement vers Moscou.

À la suite de la mort de Prigojine dans un accident d’avion la même année, la direction a changé et Wagner s’est transformé en « Légion Wagner Istra », concentrant ses opérations principalement en Afrique, tout en étant progressivement supplanté par une nouvelle force paramilitaire, l’Africa Corps.

Le groupe Wagner reste un acteur clé de la stratégie militaire russe informelle, mêlant influences militaires, économiques, et politiques dans un contexte géopolitique tendu.