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Le Mouvement Togo-Espoir a vivement réagi à l’arrestation de l’ancienne ministre des Armées, Marguerite Essossimna Gnakadé, de son fils Jonathan et de l’artiste Aamron. Dans un communiqué daté du 20 septembre, l’organisation a dénoncé ce qu’elle appelle une « grave dérive démocratique » et a exigé leur libération immédiate, tout en soulignant les risques que représente cette affaire pour la stabilité du pays.
Selon le mouvement, les arrestations sont un signe inquiétant d’intensification des répressions politiques. Le sort de la famille Gnakadé et de l’artiste Aamron est resté flou, alimentant les rumeurs et la confusion. Marguerite Gnakadé, ancien membre du gouvernement et belle-sœur du président Faure Gnassingbé, a été placée sous mandat de dépôt, mais aucune explication officielle n’a été fournie sur les motifs de son incarcération. Son fils Jonathan est toujours dans l’incertitude quant à sa situation, et Aamron, pour sa part, se trouve sous contrôle judiciaire.
Cette affaire intervient alors que l’opinion publique togolaise espérait des signes d’apaisement politique, notamment à travers la libération de prisonniers politiques de longue date, dont Kpatcha Gnassingbé, demi-frère du président, incarcéré depuis 2009 dans des conditions opaques. Le Mouvement Togo-Espoir regrette profondément l’absence de transparence de la part des autorités, soulignant que cette situation ne fait qu’alimenter la méfiance et la division au sein de la population.
Dans son communiqué, le mouvement insiste sur l’urgence d’un dialogue sincère et constructif entre le pouvoir et l’opposition. Il estime qu’un échange direct entre Faure Gnassingbé et Marguerite Gnakadé aurait pu permettre de désamorcer cette crise. Gnakadé, ayant dénoncé l’impunité et les dysfonctionnements au sein du gouvernement, aurait pu être écoutée, une démarche que Togo-Espoir considère comme essentielle pour préserver l’unité nationale.
Le Mouvement Togo-Espoir exhorte les autorités à opter pour la voie du dialogue plutôt que pour des règlements de comptes et des actions répressives. Il rappelle que l’image du Togo, déjà ternie par les multiples atteintes aux droits humains, ne peut être redressée par de telles pratiques. L’organisation appelle également à la libération de toutes les personnes arrêtées lors des manifestations et affaires à caractère politique.
Pour Togo-Espoir, la réconciliation nationale est la seule solution pour éviter de nouvelles fractures sociales qui pourraient fragiliser davantage le pays. En conclusion, le mouvement réaffirme son engagement pour un Togo plus juste, plus libre et plus respectueux des droits humains. « Le peuple togolais ne cédera ni à la peur ni au silence imposé », conclut le communiqué.
Daniel GABA DOVI