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Au Mali, le pouvoir du colonel Assimi Goïta a encore frappé fort. En une seule nuit, onze officiers supérieurs ont été radiés de l’armée. La décision, rendue publique le 8 octobre 2025, intervient après la découverte d’une nouvelle tentative de déstabilisation au sein des forces armées.
Selon le décret officiel, les officiers sont accusés de « conspiration » et de « menace contre la sûreté de l’État ». Parmi eux figurent deux généraux, plusieurs lieutenants-colonels et capitaines. Tous sont désormais exclus des rangs de l’armée malienne.
Ces sanctions s’ajoutent à une série de purges menées depuis plusieurs mois par le régime de Bamako. En août dernier, deux généraux et un ressortissant français avaient déjà été arrêtés pour un complot présumé contre le pouvoir. Le gouvernement avait alors promis de « nettoyer » les rangs de l’armée de tout élément suspect ou hostile au processus de transition.
Le pouvoir assure que ces radiations visent à protéger la stabilité du pays et à prévenir toute tentative de coup d’État. « L’armée doit rester loyale à la nation et non à des ambitions personnelles », a déclaré un proche du président de la transition.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2020, Assimi Goïta a toujours maintenu un contrôle étroit sur les forces de défense. Plusieurs officiers ont été arrêtés ou mis à l’écart pour des soupçons de trahison. Ces nouvelles mesures confirment la méfiance du chef de l’État envers une partie de son entourage militaire.
Pour de nombreux observateurs, cette vague d’évictions illustre la fragilité du régime. Derrière la fermeté apparente, elle révèle la crainte d’un soulèvement interne dans une armée divisée. Certains analystes estiment que le pouvoir malien cherche surtout à prévenir toute contestation à l’approche d’échéances politiques sensibles.
En attendant, le colonel Goïta consolide son autorité et envoie un message clair à ses détracteurs : toute velléité de rébellion sera sévèrement sanctionnée. Au Mali, la junte montre qu’elle reste décidée à garder la main, quitte à gouverner dans la crainte d’un nouveau putsch.
Daniel GABA DOVI