0076/HAAC/01-2023/pl/P
Le président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a ouvert ce samedi 11 octobre 2025 la deuxième édition du Lomé Peace and Security Forum (LPSF II). Cet événement international, organisé avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a réuni à Lomé plusieurs dirigeants africains et personnalités internationales engagées pour la paix.
Parmi les invités figuraient le président du Liberia, Joseph Boakai, l’ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Leonardo Santos Simão, ainsi que le ministre angolais des Affaires étrangères, Tete Antonio.
Placée sous le thème « L’Afrique face aux défis sécuritaires complexes : comment renforcer et rendre durables la paix et la stabilité dans un monde en mutation ? », cette édition a permis au président togolais de réaffirmer sa conviction : le continent doit prendre en main son propre destin sécuritaire.
« Trop souvent, notre continent a été considéré comme un théâtre pour des rivalités extérieures. Ce modèle est révolu. L’avenir de la sécurité africaine se jouera ici, sur notre continent », a déclaré Faure Gnassingbé. Pour lui, l’autonomie ne signifie pas isolement, mais capacité à définir ses priorités, ses instruments et ses alliances. Il a ainsi appelé au renforcement des organisations régionales et à la professionnalisation des forces armées africaines.
Le président togolais a rappelé que la paix ne s’impose pas, elle se construit. « La paix ne se décrète pas, elle se construit. Et elle se construit par l’inclusion et par la justice sociale », a-t-il affirmé. Selon lui, la stabilité durable passe par la justice, la cohésion nationale et la participation de tous. Il a aussi salué le rôle des femmes, des jeunes et de la société civile dans la construction d’une paix durable, tout en mettant en avant les efforts du Togo en matière d’éducation, d’emploi et de gouvernance.
Face aux nouvelles menaces comme le terrorisme, les cyberattaques, la criminalité transnationale ou les changements climatiques, Faure Gnassingbé a appelé à une approche préventive. « Il faut passer de la réaction à la prévention », a-t-il déclaré, invitant à investir davantage dans le renseignement partagé, la veille stratégique et les systèmes d’alerte précoce. Il a aussi mis en garde contre les dérives du numérique : « Une partie de la bataille se jouera dans le champ numérique. Les technologies doivent servir la paix, pas la déstabilisation. »
Sur la question du financement, le président du Conseil a insisté sur la nécessité pour les pays africains de compter sur leurs propres moyens. « La sécurité a un coût, et ce coût doit être assumé. Nous devons inventer nos propres instruments de financement, sans dépendre de ressources extérieures instables », a-t-il expliqué. Il a proposé que les dépenses africaines en matière de sécurité soient reconnues comme des biens publics mondiaux, au même titre que l’éducation ou les infrastructures.
En clôturant son intervention, Faure Gnassingbé a réaffirmé sa vision d’une Afrique forte, souveraine et unie. « Je veux que Lomé reste un lieu de clarté, un lieu où l’on ose dire que la paix n’est pas un rêve naïf mais une stratégie exigeante », a-t-il conclu.
Les travaux se poursuivent à Lomé avec plusieurs échanges sur la région des Grands Lacs, l’autonomie stratégique du continent, ou encore le rôle des jeunes et de l’intelligence artificielle dans la construction d’une paix durable. En seulement deux éditions, le Lomé Peace and Security Forum s’impose déjà comme une tribune majeure pour penser la sécurité africaine autrement une paix fondée sur la justice, la solidarité et la souveraineté du continent.
Daniel GABA DOVI