Côte d’Ivoire : Trois ans de prison pour les manifestants du 11 octobre, une onde de choc à quelques jours de la présidentielle

À moins de deux semaines de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025, la Côte d’Ivoire est secouée par une vague de condamnations qui ravive les tensions politiques. Les premières décisions judiciaires sont tombées après les manifestations du 11 octobre : plusieurs dizaines de participants ont été condamnés à 36 mois de prison ferme.

Dans les villes de Dabou et Abidjan, les tribunaux ont jugé une partie des 710 personnes interpellées lors de cette marche interdite par les autorités. À Dabou, 24 manifestants ont écopé de trois ans de prison, tandis qu’à Abidjan, 26 sur les 32 jugés ont été condamnés à la même peine. Seules 4 personnes ont été relaxées, et 2 femmes ont bénéficié d’un sursis.

Organisée par des partis d’opposition, dont le PDCI-RDA et le PPA-CI, la marche du 11 octobre visait à dénoncer les conditions électorales et à réclamer plus de transparence. Mais l’interdiction préfectorale et l’intervention des forces de l’ordre ont transformé la mobilisation en affrontements, suivis d’arrestations massives.

Pour Me Jean-Chrysostome Blessy, responsable juridique du PDCI-RDA, ces condamnations traduisent une volonté de museler l’opposition à l’approche du scrutin. Des ONG locales et internationales s’inquiètent également de la tournure judiciaire, évoquant une atteinte aux libertés fondamentales.

Alors que la campagne électorale bat son plein, ces condamnations risquent d’alimenter un climat de méfiance et de crispation. Les familles des condamnés, les militants politiques et les observateurs internationaux scrutent désormais les prochaines décisions judiciaires et les réactions du gouvernement.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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