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Arlington, États-Unis — Elle ne ressemble à aucune autre. La tombe de Richard Leroy McKinley, victime de l’accident nucléaire du réacteur SL-1 en 1961, est considérée comme l’une des plus dangereuses au monde. Ce n’est pas une légende urbaine, mais le résultat d’un drame scientifique qui a marqué l’histoire de l’énergie atomique.
Le 3 janvier 1961, dans le froid glacial de l’Idaho, le petit réacteur militaire SL-1 explose. McKinley, jeune technicien, est tué sur le coup. Mais son corps, saturé de radiations, devient une bombe humaine silencieuse. Les équipes de secours ne peuvent le manipuler que quelques minutes à la fois, tant son rayonnement est mortel.
Face à ce danger inédit, les ingénieurs nucléaires conçoivent un système d’enterrement sans précédent :
Un cercueil métallique de plus de trois mètres, aux parois d’acier de 30 cm d’épaisseur
Plusieurs couches de boîtes emboîtées, doublées de plomb, scellées hermétiquement
Des couches de coton, plastique et nylon pour isoler les radiations
Le tout est enterré sous plusieurs mètres de terre, au cimetière national d’Arlington, dans une zone soumise à des restrictions strictes d’accès.
Même après plus de 60 ans, la tombe de McKinley reste radioactive. Elle n’est pas protégée contre les voleurs, mais contre la mort elle-même. On dit que s’en approcher sans autorisation, c’est risquer de faire taire son cœur sans bruit.
Cette tombe n’abrite pas seulement un corps, mais le souvenir d’un moment où la science a dépassé ses limites. Elle incarne les risques invisibles de l’énergie nucléaire, et rappelle que le progrès sans maîtrise peut devenir une menace silencieuse.
Sources : Find a Grave – Richard Leroy McKinley Off the Record Tours – The Radioactive Grave, SL-1 – Wikipédia