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Abidjan – Alors que les résultats du scrutin présidentiel du 25 octobre sont encore en cours de traitement, la Côte d’Ivoire semble à nouveau frôler le précipice d’une crise post-électorale. Entre contestations, tensions politiques et méfiance croissante envers les institutions, le climat sociopolitique se tend dangereusement.
Malgré un taux de participation officiellement annoncé à plus de 50 %, plusieurs voix de l’opposition dénoncent des irrégularités massives, des intimidations et un manque de transparence dans le processus électoral. Certains partis ont même boycotté le scrutin, estimant que les conditions d’une élection libre et équitable n’étaient pas réunies.
Des figures majeures de l’opposition, dont des anciens candidats à la présidentielle, rejettent d’ores et déjà les résultats provisoires. Ils appellent à des manifestations pacifiques et à une médiation internationale pour éviter une escalade. « Nous ne reconnaîtrons pas une victoire entachée de fraudes », a déclaré un porte-parole de la coalition de l’opposition.
La Commission électorale indépendante (CEI) et le Conseil constitutionnel sont au cœur des critiques. Leur impartialité est remise en question, notamment en raison de leur composition jugée favorable au pouvoir en place. Cette défiance alimente les craintes d’un scénario similaire à celui de 2010, qui avait plongé le pays dans une violente crise post-électorale.
L’Union africaine, la CEDEAO et plusieurs chancelleries occidentales appellent au calme et à la retenue. Des missions d’observation ont relevé des « dysfonctionnements » mais appellent à privilégier les voies légales pour toute contestation.
À l’heure où la Côte d’Ivoire aspire à la stabilité et à la croissance, ce scrutin pourrait marquer un tournant. La capacité des acteurs politiques à privilégier le dialogue sur la confrontation déterminera si le pays s’engage vers une sortie de crise ou s’enfonce dans une nouvelle impasse.





