CAN Féminine 2026 : Quand la CAF remplace le mérite par les mathématiques

La Confédération Africaine de Football (CAF) vient de prendre une décision qui fait l’effet d’un coup de sifflet injuste dans le monde du football féminin africain. En attribuant les quatre dernières places de la CAN Féminine 2026 non pas sur le terrain mais via le classement FIFA, elle tourne le dos à l’essence même du sport : la méritocratie.

Le terrain trahi, l’équité bafouée

Traditionnellement, les qualifications se gagnent sur la pelouse. Mais cette année, la CAF a choisi de contourner les barrages entre les 11 équipes éliminées au second tour. À la place, elle repêche les quatre meilleures selon le classement mondial féminin. Résultat : les chiffres prennent le pas sur les performances, les algorithmes sur les exploits.

Des nations qui ont tout donné… pour rien ?

Les 12 équipes déjà qualifiées incarnent le mérite sportif :

  • Nigéria (36e)
  • Afrique du Sud (54e)
  • Maroc (64e)
  • Zambie (65e)
  • Ghana (67e)
  • Algérie (80e)
  • Sénégal (81e)
  • Cap-Vert (126e)
  • Tanzanie (131e)
  • Burkina Faso (134e)
  • Kenya (140e)
  • Malawi (155e)

Des équipes comme le Malawi, le Cap-Vert ou le Kenya ont déjoué les pronostics, battu des adversaires mieux classés, et prouvé que le football se joue sur le terrain, pas dans les bureaux. Pourtant, la CAF semble vouloir récompenser les mieux classés… même s’ils ont perdu.

Classement FIFA : un outil biaisé

Le classement FIFA repose sur des critères discutables : nombre de matchs joués, fréquence des compétitions, qualité des adversaires… Autant de paramètres qui favorisent les nations déjà établies et pénalisent celles en pleine ascension. Ainsi, le Cameroun (66e), la Côte d’Ivoire (71e), le Mali (79e) ou l’Égypte (95e) pourraient être repêchés, tandis que des équipes comme le Bénin, pourtant proches de l’exploit, seront écartées.

Un précédent dangereux

Si les classements remplacent les résultats, pourquoi jouer les éliminatoires ? Le message est clair : “Ne vous battez pas sur le terrain, grimpez dans les tableaux Excel.” Une logique qui décourage les petites nations, celles qui investissent, qui progressent, qui croient en leurs joueuses.

Le football féminin africain mérite mieux

La croissance du football féminin en Afrique ne vient pas des décisions de bureau, mais du courage des joueuses, de l’engagement des fédérations, et des exploits sur le terrain. En choisissant la facilité statistique, la CAF risque de discréditer sa propre compétition.

Il est encore temps de revoir cette décision. Car si le football perd son âme, c’est toute la passion africaine qui en paiera le prix.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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