0076/HAAC/01-2023/pl/P
Khartoum, 6 novembre 2025 — Le 15 avril 2023, le Soudan basculait dans une guerre civile d’une intensité inédite. Ce qui n’était au départ qu’une confrontation entre deux factions militaires s’est transformé en un conflit généralisé, plongeant le pays dans le chaos. À Khartoum, capitale meurtrie, les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohamed Hamdan Daglo, ont lancé une offensive spectaculaire contre l’aéroport international, le palais présidentiel et plusieurs casernes, défiant l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane.
Depuis, le pays est déchiré par des combats qui s’étendent du centre à l’ouest, notamment à Merowe, El Fasher et dans tout le Darfour, théâtre d’affrontements acharnés depuis 18 mois.
Une crise humanitaire sans précédent
Le bilan humain est catastrophique : près de 13 millions de Soudanais ont été déplacés, soit un quart de la population. Hôpitaux détruits, violences sexuelles massives, pillages, famine, et exode forcé rythment le quotidien d’une population prise en étau entre deux camps.
Une guerre locale aux ramifications mondiales
Derrière cette tragédie, plusieurs puissances étrangères alimentent le conflit :
- Émirats arabes unis : soutien logistique et militaire aux FSR, avec des livraisons d’armes modernes, drones et véhicules blindés.
- Chine : approvisionne les deux camps en armes légères et drones, malgré les sanctions internationales.
- Russie : via le groupe Wagner, appuie les FSR avec des équipements sophistiqués.
- Turquie, Serbie, Yémen, Iran : participent à l’acheminement d’armes, prolongeant la guerre et ses ravages.
Ce commerce transnational d’armement rend toute tentative de cessez-le-feu illusoire, transformant le Soudan en champ de bataille géopolitique.
Un pays fragmenté, une paix en péril
Le territoire soudanais est désormais morcelé : l’armée régulière contrôle l’Est et le centre, tandis que les FSR dominent l’Ouest et le Darfour. Des villes comme El Fasher sont devenues des zones sinistrées, où infrastructures, marchés et hôpitaux ont été réduits à néant.
Un appel à la mobilisation internationale
Le conflit soudanais ne peut plus être ignoré. Il incarne les dérives des guerres par procuration et les conséquences dramatiques de l’inaction internationale. Il est urgent d’interdire l’acheminement d’armes, de soutenir les civils et de relancer les efforts diplomatiques pour une paix durable.





