0076/HAAC/01-2023/pl/P
La cérémonie du 14 novembre 2025 à Aflao-Sagbado, présentée comme une passation démocratique exemplaire, soulève autant de questions qu’elle n’apporte de réponses. Derrière les discours officiels de reconnaissance et de promesses de développement, l’installation de l’Honorable Sénatrice DANGBUIE Afi Xolali Pascaline à la tête de la commune du Golfe 7 apparaît moins comme une rupture que comme une continuité politique soigneusement orchestrée.
Le Secrétaire général de la commune a insisté sur la « transition responsable », mais les habitants se demandent si cette responsabilité ne se traduit pas par la reconduction des mêmes pratiques administratives, souvent critiquées pour leur lenteur et leur manque de transparence. Le maire sortant, Aimé Koffi DJIKOUNOU, a vanté des « initiatives structurantes », alors que beaucoup de projets restent inachevés ou invisibles dans le quotidien des citoyens.
Quant au nouveau maire, son discours empreint de gratitude envers le Chef de l’État et de promesses d’écoute et de collaboration, a séduit une partie de l’auditoire. Mais il a aussi alimenté les doutes : la décentralisation proclamée n’est-elle pas, en réalité, une centralisation déguisée, où les communes demeurent dépendantes des orientations nationales ?
Le Préfet, en rappelant que « les couleurs politiques n’ont pas leur place », a voulu rassurer. Pourtant, cette injonction traduit surtout la volonté de neutraliser toute contestation locale et de maintenir une ligne unique. La question reste entière : la commune du Golfe 7 pourra-t-elle réellement incarner un développement participatif et équitable, ou restera-t-elle prisonnière d’une logique de continuité imposée d’en haut ?
Cet éditorial contradictoire met en tension le discours officiel (transition harmonieuse, neutralité politique, vision nationale) et les perceptions critiques (projets inachevés, dépendance au pouvoir central, attentes locales frustrées).





